Après avoir assuré sa qualification, la meilleure marcheuse française, Clémence Beretta, s'entraîne désormais pour préparer les Jeux Olympiques de Paris 2024. Pour se donner les meilleures chances de réussite, la jeune athlète a changé d'équipe, de lieu de vie et de méthode d'entraînement. Un choix audacieux mais payant.
Clémence Beretta, la meilleure marcheuse française, vient de décrocher sa qualification pour les JO de Paris. La Vosgienne de 26 ans va pouvoir vivre son rêve olympique l'été prochain. Une formidable récompense pour cette athlète qui a décidé de complètement changer son cadre et ses méthodes d'entraînement il y a trois ans après un burn-out.
Un reportage à découvrir en intégralité dans l'émission Sports d'ici, tous les samedis à midi sur France 3 et en replay sur france.tv.
Le soulagement de la qualification aux JO
Clémence Beretta a l'esprit léger. Elle a retrouvé ses terrains d'entraînement avec, enfin, son ticket pour les Jeux Olympiques de Paris dans la poche. Après deux mois de stages intensifs en Australie et une première tentative infructueuse, la marcheuse Vosgienne vient de réaliser les minima sur 20 kilomètres à Shanghaï. Une qualification au mental, en explosant son propre record de France de plus d'une 1'30''.
"Quand je franchis la ligne d'arrivée, il n'y a pas cet effet de sidération, se remémore-t-elle. Je ne suis pas dans une émotion, je suis vraiment en mode 'je l'ai fait'. C'était vraiment ça, c'est fait, on n'en parle plus, je peux rentrer à la maison sereine. Donc oui c'est vraiment un soulagement parce que pour la suite de la saison, je ne suis pas dans la course aux minima, je suis dans la préparation des Jeux, et c'est vraiment deux choses qui n'ont rien à voir."
Une nouvelle équipe...
Pour vivre son rêve olympique, Clémence Beretta a décidé de tout changer il y a 3 ans. Après avoir surmonté un burn-out et perdu pendant un temps son statut d'athlète de haut niveau, la meilleure marcheuse française a quitté le Creps de Nancy pour revenir s'installer dans les Vosges.
Elle s'entraîne désormais avec Pierre, son papa, le président du club d'athlétisme de Remiremont (Vosges). Un duo qui fonctionne à la confiance : "Je n'impose pas vraiment les choses, je lui explique ce qu'on va faire, les périodes, la programmation... raconte-t-il. Elle a son mot à dire évidemment. On est vraiment dans une concertation permanente. Elle est très à l'écoute, et puis moi aussi je suis à l'écoute, parce qu'il faut vraiment être capable d'adapter les séances presque au quotidien."
Pour se préparer mentalement et apprendre à mieux gérer la pression, Clémence s'est également entourée d'une hypnothérapeute et d'une psychologue.
Et de nouvelles méthodes d'entraînement
Outre la mise en place d'un nouvel entourage, Clémence a aussi choisi de travailler différemment. Afin d'optimiser ses performances et prévenir d'éventuelles blessures, l'athlète consacre désormais davantage de temps à la musculation.
Deux fois par semaine, avec son préparateur physique, elle enchaîne les exercices de renforcement, de gainage et de force endurance. Un domaine souvent négligé par les marcheurs ou les coureurs de fonds français. "On sait que maintenant, les sportifs d'endurance travaillent leur force et ça leur fait du bien, indique Thibault Lecomte, préparateur physique. Alors, pour l'amener dans l'athlétisme en France, c'est compliqué. Mais avec Clémence ça fait déjà un an et demi qu'on travaille là-dessus et on voit que les résultats sont bons donc c'est plutôt positif d'avoir mis ça en place."
Clémence Beretta le reconnaît à son tour, la musculation lui procure des bénéfices même si ce n'est pas la discipline dans laquelle elle se sent le plus à l'aise : "Je sais que ça m'apporte énormément. Après, ce n'est pas mon point fort, forcément, puisque moi je viens d'un sport d'endurance. Là on travaille beaucoup l'explosivité, c'est très nerveux, donc je suis toujours dans l'inconfort. Ça fait un an et demi mais c'est toujours inconfortable."
Les choix forts faits par Clémence Beretta se sont avérés payants. Sixième des championnats d'Europe en 2022 et seizième des mondiaux en 2023, elle ne cesse d'améliorer ses performances. Sur les 20 kilomètres des Jeux Olympiques, elle cherchera à passer sous la barre d'1 heure 28 minutes. Un chronomètre qui pourrait lui permettre de jouer les premiers rôles.