La pandémie de Covid-19 a occasionné un surcoût financier important pour les villes et les communes en 2020. Les conséquences économiques de cette crise sanitaire vont impacter durablement les budgets communaux. Exemple à Damelevières dans le lunévillois et à Saint-Dié-des-Vosges.
En cette fin d'année 2020, c'est l'heure des comptes dans de nombreuses communes et c'est aussi la période du vote des budgets pour 2021. Et cela ne vous surprendra pas avec la crise du Covid, les comptes ne sont pas bons. Car dans beaucoup de communes, la crise sanitaire a sérieusement affecté les trésoreries.
A Saint-Dié-des-Vosges, le maire David Valence a sorti sa calculette. Selon lui, le Covid a occasionné pour sa ville des dépenses supplémentaires de l'ordre d'un million d'euros. "Il y a la baisse des recettes fiscales suite au ralentissement de l'activité, le surcoût devenu structurel des équipements comme les gels hydroalcooliques et les parois de protection, et enfin l'achat des équipements de protection pour les salariés."
Particularité déodatienne, la fermeture du centre aquatique provoque un plongeon du déficit puisqu'à lui seul Aquanova c'est une perte d'exploitation de 500.000 euros, à la charge de la ville.Tout compris cela fait un surcoût d'un million d'euros pour le budget de la ville. David Valence, maire de Saint-Dié-des-Vosges
Un impact économique pendant plusieurs années
Dans des communes plus petites, la facture de la crise sanitaire se fait également durement ressentir.Christophe Sonrel est le maire de Damelevières, 3.176 habitants dans l'arrondissement de Lunéville en Meurthe-et-Moselle. Pour sa commune, les répercussions seront durables.
"A Damelevières ce ne sont pas des projets qui ne vont pas se faire mais ce sont probablement des projets qui mettront un peu plus de temps à voir le jour. En 2021, cela va être une année en trompe-l'oeil mais en 2022 cela va être plus compliqué parce qu'on va subir de plein fouet les conséquences de cette crise sanitaire. On va en ressentir les effets sur plusieurs années surtout si on a un certain nombre d'artisans et de commerçants qui ne résistent pas à cette crise économique".
Car qui dit défaillances d'entreprises ou de commerces dit baisse des recettes fiscales pour la commune.
Absorber le choc
Pour beaucoup de communes, la solution va passer par la souscription d'emprunts pour absorber le choc financier.C'est ce qu'a déjà fait Saint-Dié à hauteur de 3 millions d'euros mais cela n'empêche pas la ville de réfléchir à des économies. Selon David Valence, il faut "gérer au plus près la masse salariale, on a pas mal de départs à la retraite donc il faut essayer de se poser des questions sur la nécessité de remplacer les uns et les autres, essayer aussi de diminuer nos consommations comme celle de l'électricité ou de chauffage".
Retour à Damelevières dans le Lunévillois. Pour une petite commune comme celle-ci, les marges de manoeuvre sont beaucoup plus limitées, comme l'explique son maire Christophe Sonrel. " Une des solutions peut être d'augmenter les impôts et de recourir un peu plus à l'emprunt mais c'est comme pour un ménage il faut prouver que vous êtes en capacité de rembourser."
A la fin du mois de mai, l'Etat avait indiqué qu'il apporterait aux communes une aide de 750 millions d'euros pour compenser les pertes dues à la crise sanitaire. Depuis, l'enveloppe a été réduite à 210 millions d'euros. Mais pour l'instant, les communes attendent toujours de percevoir ces compensations, comme l'a confirmé sur France 3 Lorraine; Pierre Boileau le maire de Ludres et vice-président de l'association des maires de France.En tout cas, la hausse d'impôts ne sera pas la réponse à tout.
Un sujet sensible dans certaines communes
Cette question de la facture Covid pour les communes est un sujet hautement sensible, c'est pourquoi beaucoup d'élus préfèrent rester discrets. Parfois cela donne même lieu à des querelles politiques comme on en a eu la démonstration ces dernières semaines à Saint-Avold en Moselle.La nouvelle équipe municipale autour du maire René Steiner n'a eu de cesse de dénoncer les "dépenses inconsidérées" effectuées dans le cadre de cette crise sanitaire par l'ancien premier édile, André Wojciechowski. 606.000 euros, uniquement pour l'achat de masques, de gel hydroalcoolique, de visières et de distributeurs de gel. Idem du côté de l'intercommunalité du pays naborien qui a dépensé lors de la première vague du Covid quelques 800.000 euros pour l'achat de masques.