Aux portes de la Champagne, le glyphosate à l'origine de la pollution des ruches et du miel ?

Certains apiculteurs de l'Aisne ont tout perdu cette année. Une hécatombe au sein des ruches frontalières de la Champagne que les professionnels imputent aux pesticides. L'un d'entre eux a même porté plainte contre Bayer, qui vient de racheter Monsanto, pour "administration de substances nuisibles".

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D'après le syndicat d'apiculteurs de l'Aisne, 80 % des abeilles en moyenne seraient mortes cette année dans les ruches du département. Des abeilles qui butinent en Picardie, bien sûr, mais qui ne connaissent pas les frontières et couvrent donc allégrement les champs de Champagne-Ardenne. Parmi les 600 apiculteurs axonais, certains pourraient donc mettre la clé sous la porte.

Mais les apiculteurs ont décidé de ne pas se laisser faire, et de commencer à raconter une réalité qu'ils vivent depuis plusieurs années. Leur histoire commence par la fin : une plainte, déposée ce mercredi 6 juin au tribunal de Lyon pour "admistration de substances nuisibles." Le syndicat apicole de l'Aisne a en effet assigné le laboratoire Bayer en justice, un laboratoire qui vient juste de racheter Monsanto, le géant des pesticides. 

A l'origine de la plainte, la découverte, dans plusieurs lots de miel d'un apiculteur de l'Aisne, d'une certaine quantité de glyphosate, l'une des molécules phares utilisées par Monsanto dans ses produits phytosanitaires. Ces lots ont en effet été rejetés par le groupe Famille Michaud Apiculteurs, à qui le professionnel indépendant revendait ses excédents de miel. "Lorsqu'ils reçoivent le miel, ils le font systématiquement analyser et là ils ont trouvé du glyphosate", a expliqué Jean-Marie Camus à l'AFP, président du syndicat apicole de l'Aisne, qui compte 200 adhérents.

Une plainte déposée aussi pour faire avancer le débat


Alors d'où vient le glyphosate retrouvé dans le miel ? D'après Maître Emmanuel Ludot, l'avocat rémois qui défend le syndicat apicole, les produits phytosanitaires utilisés dans les grandes cultures picardes et champenoises, comme le colza, la betterave, le tournesol et la luzerne peuvent être mis en cause, "mais il ne faut pas non plus oublier le jardinier du dimanche et sa propension à utiliser facilement le Roundup".

L'avocat compte aussi sur le contexte particulier qui entoure le dépot de cette plainte, puisque les laboratoires Bayer étaient fiers d'annoncer cette semaine le rachat de Monsanto, qui pourrait bien perdre bientôt son nom, tant il sonne de manière négative auprès des défenseurs de l'envionnement et de la santé publique. 

La plainte fait également suite au mouvement national que les apiculteurs ont mené ce 7 juin pour obtenir des aides et tenter de trouver des réponses face à la mortalité exceptionnelle qu'on connu les ruches françaises cet hiver. Une enquête judiciaire pourrait en effet permettre de rendre publique la quantité de glyphosate présente dans les miels, la présence ou non d'autres substances, la fréquence, aussi, de ce genre de phénomène, afin que les apiculteurs mais aussi les consommateurs sachent à quoi s'en tenir.
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