Bison futé l'avait annoncé ! C'est samedi noir sur les routes. Les Juillettistes rentrent de vacances, tandis que les aoûtiens débutent les leurs. La Champagne-Ardenne, s'improvise en carrefour des vacances d'été. Belges, néerlandais, anglais... Les airs d'autoroutes de la région ne sont pas épargnés par ces chassés-croisés. Immersion dans celle de Sommesous sur l'A26, à mi-chemin entre Troyes et Reims, le temps de partager une pause avec les vacanciers.
Sur l'autoroute A26 ce matin, la circulation est plutôt fluide. Mais l'arrivée sur l'aire d'autoroute de Sommesous rappelle que bison futé a bien annoncé un samedi noir aujourd'hui... Sur le parking, aux toilettes, à la station essence, ou encore à la caisse de la supérette, les files d'attente sont nombreuses. Tables de pique-nique, essence et pelouse verte, l'aire de Sommesous est particulièrement populaire chez les conducteurs roulant sur l'A26. " Les week-ends, il y a toujours beaucoup de monde, donc les effectifs sont plus importants. Mais c'est vrai que depuis hier, il y a énormément de passage." commente Charlotte, saisonnière sur l'aire.
Robes estivales, shorts, et même quelques pyjamas... Les styles vestimentaires se mélangent tout autant que les langues. De quoi dépayser très rapidement les nouveaux vacanciers. Sur certains visages, les cernes trahissent un réveil matinal. "Cinq heures, ce matin pour nous", confie une famille belge qui a quitté l'Ardèche à l'aube ce matin pour rentrer à Bruxelles. Œufs , jambons, melons... Il est à peine 11 heures, mais tout est déjà prêt pour pique-niquer. "On est à notre quatrième pause, les parents se relaient toutes les deux heures, le petit-déjeuner est déjà très loin, donc on attendait cette pause repas avec impatience", complètent les ainés de la fratrie.
Quelques mètres plus loin, un couple avec deux jeunes enfants ont également avancé l'heure du déjeuner : "Constamment, les enfants nous demandent "quand est-ce qu'on arrive ?" Des films, des devinettes, on essaie de les occuper, mais c'est long pour eux. On a même prévu de faire une pause cette nuit sur Lyon, parce que du nord de la France à Perpignan, ça nous faisait plus de douze heures de route." Midi se rapproche, les estomacs gargouillent. À peine dix minutes après leur arrivée, le trafic sur l'aire s'est intensifié. "Finalement, ça valait le coup de s'arrêter de manger si tôt. À cette heure-ci, toutes les places sur le parking sont prises. On voit des voitures passer puis repartir avec la frustration de ne pas pouvoir s'arrêter", analyse Aurélien le papa. Mais eux, peuvent bénéficier de la pelouse pour nique niquer et surtout ravir leur fille, qui a pu cueillir quelques pâquerettes en souvenir de cette pause verte.
Des bonds et des accélérations, cette pelouse est ce midi aussi l'aire de jeu d'Henry. Henry ? C'est un chien londonien qui part en vacances avec sa maîtresse à Sainte-Maxime dans le Var. "Nous allons faire une pause à Lyon ce soir, car pour lui, c'est dur d'être enfermé toute la journée en voiture. Depuis qu'il est sorti du véhicule, il court partout, il a besoin de se dépenser." Un périple depuis la Grande-Bretagne coupé en quatre nuits, avec toujours le même objectif : rendre le voyage plus digérable pour Henry.
La route des Anglais, c'est aussi comme cela qu'est appelé l'A26. Débutant à Calais et descendant jusqu'à Troyes, elle est particulièrement accessible aux Britanniques qui ont envie de découvrir le sud. Gibraltar, Valence, Madrid, Dijon... Ces motards concluent leur road-trip sur cette autoroute. 3 couples, 3 motos, et un parcours commun, ils ont enchaîné les hôtels et espèrent conclure ce soir leur traversée France-Espagne. "On vise Calais ce soir, comme ça demain, retour en Grande-Bretagne !", se réjouissent-ils. Quelques instants plus tard, les moteurs ronronnaient de nouveau, et ce, pour environ trois heures et demie de slalomes entre les voitures sur l'A26.