Entré en vigueur ce dimanche, toute personne faisant état de symptômes ou étant cas contact peut désormais obtenir un arrêt de travail en un clic ! Une petite révolution qui crée le débat ... Entre les "pour" qui y voient une mesure rassurante et les "contre" qui dénoncent des abus à venir.
Le Docteur Julien Hugot, Rémois et exerçant dans l’Aube est un médecin remonté. En effet, depuis ce dimanche, les français peuvent prendre un arrêt maladie en un clic sans avoir à consulter au préalable leur médecin. Il suffit désormais de se déclarer en ligne sur declare.ameli.fr (ou declare.msa.fr pour les travailleurs agricoles). Ils ne reste alors qu’à télécharger un justificatif à envoyer à leur employeur pour bénéficier de 4 jours d’arrêt (les salariés ont 48h pour faire le test puis une nouvelle attente de 48h pour avoir les résultats).
Le risque de ne pas prendre à temps une autre maladie
C'est une abbération pour le Docteur Hugot, membre de l’UFML (le syndicat pour l’Union Française pour une Médecine Libre), « C’est un vrai scandale ! Imaginez, les patients ne passent plus par nous et ils n’y a pas que le Covid, seul l’examen clinique est efficace ... Si vous avez de la fièvre et une céphalée, cela peut être une méningite, ou si vous avez des problèmes pour respirer cela peut être le début d’une pneumonie… Si vous ne consultez pas, cela peut vous être fatal ».
« Des dérives qui seront de plus en plus nombreuses ... »
De plus, le médecin dénonce des abus qui auront forcément lieu selon lui, « On laisse la possibilité à tous les salariés de prendre 4 jours s'ils sont cas contact ou s'ils ne se sentent pas bien. Cela peut aller très vite et ça peut coûter très cher. Nous, les médecins, nous faisons attention à ne pas trop délivrer d’arrêt maladie ou en tout cas, quand cela est vraiment nécessaire.
Là, c’est la porte ouverte à des abus. Nous risquons également d’avoir moins de patients et l’assurance maladie compte nous indemniser, c’est juste fou. Cela va coûter très cher à l’Etat.
Du côté du gouvernement, ce dispositif a pour objectif de «gagner en efficacité face au Covid-19 » comme l’a rappelé ce week-end Jean Castex lors d’une conférence de presse. Le premier Ministre souhaite ne prendre ainsi aucun risque et préfère que les salariés restent chez eux lorsqu’ils ont le moindre doute. Une mesure qui fait en revanche peur à la Confédération des petites et moyennes entreprise qui craint un « absentéisme incontrôlé ».
Les syndicats CGT et CFDT, eux, se félicitent de cette mesure « intelligente »
Autre nouveauté, cet arrêt de travail sera indemnisé sans aucun délai de carence et dès le premier jour d’arrêt ! Une opportunité dont se félicite la CGT dans l’Aube « C’est une mesure que l’on demande depuis des années, nous ne devrions pas connaitre ce jour de carence. Là, c’est une mesure intelligente et dont les salariés ont besoin » se félicite le syndicat. Même son de cloche du côté de la CFDT dont le secrétaire régional Rémi Bardeau estime qu’il faut faire confiance aux salariés « Pourquoi avons nous fait confiance aux employeurs dont certains ont parfois abusé du chômage partiel et nous ne devrions pas faire confiance aux salariés ? » avant de reprendre « il faut lutter au plus vite contre la propagation du virus et si les salariés ne peuvent pas faire du télétravail, ils doivent pouvoir prendre ces jours d’arrêts pour ne pas risquer de contaminer leur entourage. »
Un test à réaliser obligatoirement dans les 48h après la déclaration de l’arrêt de travail
Enfin, sachez que le patient devra effectuer un test dans les 48h après sa déclaration en ligne et le début de son arrêt. Si aucun test n’est réalisé dans ce délai, l’arrêt ne sera pas du tout indemnisé.
Si le résultat du test est négatif, le salarié reprendra dans la foulée son activité. En revanche, si le test est positif, l’arrêt de travail est alors prolongé et le salarié sera suivi par l’Assurance-Maladie.