Les organisateurs du Salon international de l'agriculture 2022 ont décidé de le maintenir du 26 février au 6 mars. Mais compte tenu du contexte sanitaire, le doute plane encore quant à une éventuelle annulation. Hervé Lapie, président de la FDSEA de la Marne, souhaite y croire.
En 58 ans d'existence, le salon de l'agriculture n'a été annulé qu'une seule fois : en 2021. 2022 sera-t-elle une nouvelle année noire pour le monde agricole ? "On se pliera aux règles sanitaires. On n'est pas là pour faire courir un risque aux gens", estime Hervé Lapie, président de la FDSEA de la Marne.
Mais il y a comme un goût amer en imaginant que le salon n'ait pas lieu dans 6 semaines : "C'est un moment incontournable dans notre pays agricole. Pour nos exposants, nos artisans, nos commerçants, ça permet de recréer du lien avec le territoire".
C'est un moment incontournable dans notre pays agricole
Hervé Lapie - Président de la FDSEA de la Marne
Même si dans le meilleur des cas, le salon se tiendrait, le syndicaliste s'interroge : "Pour que ce soit intéressant pour nos exposants, il faut qu'il y ait du monde. Est-ce que les citoyens vont quand même venir ? C'est toujours la question ..."
Et puis le salon de l'agriculture est un moyen pour les éleveurs et producteurs d'aller chercher des médailles aux concours généraux. "C'est une reconnaissance de leur travail, de leur engagement. Ça apporte de la valeur à nos exposants" détaille Hervé Lapie. Notre région a ses chances dans certains fromages AOP et AOC. Ainsi que dans la bière locale.
Un salon très politique
Cette année plus que les autres, le salon sera la convoitise des représentants politique. A un mois de l'élection présidentielle, les candidats s'y succéderont comme à leur habitude. Un moment que le président de la FDSEA de la Marne attend particulièrement : "Ca permet de faire passer nos projets aux candidats". Et des projets, il en a déjà plein. Le syndicat a préparé 30 propositions pour "positionner l'agriculture comme une chance pour la France". Comme par exemple la croissance durable, la rémunération des agriculteurs, la transition agro-écologique.
"On a du mal à trouver des collaborateurs que ce soit des salariés agricoles ou des jeunes générations qui reprennent des exploitations. On veut montrer que l'agriculture a évolué et qu'elle peut être source d'emploi. Le salon, ça permet de faire ces rencontres-là".
A force d'être dans le doute, nos exposants ont du mal à s'engager
Hervé Lapie - Président de la FDSEA de la Marne
Mais à un mois et demi du début du salon, l'attente devient longue : "A force d'être dans le doute, nos exposants ont du mal à s'engager. Est-ce qu'on y va ? Est-ce qu'on engage les frais ? C'est une grosse machine, ça ne se prépare pas au dernier moment. Il faudrait qu'on soit fixé rapidement".
Malgré l'incertitude, Hervé Lapie confie être prêt, et tout faire comme si le salon allait se tenir. Les organisateurs, eux, ont décidé de maintenir les dates initiales. Avec une principale incertitude : où en seront, à ce moment là, les consignes sanitaires ?