Depuis quelques semaines, tous les indicateurs du virus de la grippe sont en hausse partout en France avec une importante épidémie. Le Grand Est fait partie des régions les plus touchées et en Champagne-Ardenne, le nombre de cas continue d'augmenter. On fait le point sur la situation.
Fièvre, douleurs musculaires et articulaires, rhinite, toux sèche, gorge irritée… Autant de symptômes qui peuvent apparaître en cas de grippe, infection respiratoire contagieuse particulièrement présente en hiver.
Selon l’Institut Pasteur, elle touche chaque hiver entre 2 et 6 millions de personnes. Et la fin d’année 2024 et le début 2025 n'ont pas fait exception, avec une épidémie présente partout en France.
Le brassage des populations pendant les fêtes de fin d'années a mis la France en rouge.
Hervé Ruinartancien médecin généraliste rémois
Au cours de la dernière semaine de l’année, du 23 au 29 décembre, le taux d’incidence dans le Grand Est était de 427, un chiffre considéré comme “fort” par le réseau Sentinelles, parmi les plus hauts avec la Bretagne ou les Hauts-de-France. "On est encore dans le pic de l'épidémie pour une semaine. Le brassage des populations pendant les fêtes de fin d'années a mis la France en rouge", contextualise l'ancien médecin généraliste rémois Hervé Ruinart, récemment à la retraite.
Le Grand Est, parmi les régions les plus touchées
Dans la région, durant la même semaine, le nombre de diagnostics de syndrome grippal parmi le total des passages aux urgences et parmi le total des consultations s’élève à 1 600, d’après les chiffres de Santé Publique France.
En Champagne-Ardenne, le taux d’incidence du 16 au 22 décembre était de 250, contre 140 la semaine précédente et 118 celle encore avant, preuve de l’évolution importante des cas en décembre.
“Dans l'Hexagone, l'épidémie de grippe s'intensifie. L'ensemble des indicateurs grippe étaient encore en forte hausse en S52 dans toutes les classes d'âge”, écrivait Santé Publique France dans son dernier point de situation, qui précise que contrairement aux cinq épidémies précédentes, le niveau d’intensité à l’hôpital passait de “modéré” à “élevé”, tous âges confondus.
Forte évolution
Le taux de positivité des prélèvements réalisés en ville par les laboratoires de biologie médicale, en médecine de ville et en milieu hospitalier étaient respectivement de 34,3% (+5,8 points par rapport à la semaine précédente), 53,8%, soit une hausse de 13 points et 22,3%, 7 points de plus.
Toutefois, Hervé Ruinart rappelle qu'il s'agit d'un taux "habituel" : "Nous sommes revenus à des conditions presque antérieures au covid. Mais il y a tout de même 250 morts par semaine sur des terrains fragilisés et âgés".
Le fait que les moins de 15 ans soient également touchés tient aux souches du virus en circulation, qui évoluent d’une année sur l’autre. Cette année, c’est le "virus A (H1N1) qui circule majoritairement, avec une co-circulation dans une moindre mesure du virus B/Victoria", précise Santé Publique France, touchant particulièrement les plus jeunes et jeunes adultes.
"Remettre la vaccination dans l'agenda"
Face à cette recrudescence, le port du masque, l’utilisation de mouchoirs jetables, tousser et éternuer dans son coude, se laver régulièrement les mains, aérer souvent son logement sont de mise. Voire rester chez soi si possible.
Outre ces gestes barrières, la vaccination reste la meilleure solution pour éviter les formes graves. "Pour cette année, c'est un peu tard, mais c'est bien d'en parler, d'y penser et de le remettre dans l'agenda annuellement puisque le vaccin est mis à jour chaque année", souligne l'ancien médecin généraliste.
Comme le rappelle Santé Publique France, elle est recommandée chaque année du 15 octobre au 31 janvier “aux personnes âgées de 65 ans et plus, aux personnes présentant des maladies chroniques, aux femmes enceintes, aux personnes obèses, et à certains professionnels, dont les professionnels de santé.”