Pourquoi cette maire PS demande à avoir accès aux personnes "fichées S" dans une tribune publiée ce dimanche par le JDD

Une semaine après l'assassinat d'un professeur dans un lycée à Arras, la question de la sécurité et de la gestion des individus radicalisés fichés S est omniprésente. La maire de Langres en Haute-Marne réclame à son tour davantage de moyens pour assurer la sécurité de ses administrés, et s'apprête à signer une tribune au côté de centaines d'homologues de toute la France.

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« Nous, en tant que maires, sommes en première ligne ». Par ces mots, la maire de Langres (Haute-Marne), entre à son tour dans le débat sur l’importance des questions de sécurité pour les mairies, y compris dans les territoires ruraux. Anne Cardinal, élue (PS) depuis 3 ans de cette commune de 7700 habitants, estime qu’elle manque de moyens pour lutter contre la délinquance, et particulièrement contre les individus radicalisés et dangereux. « On est garants de la sécurité de nos concitoyens dans notre commune, donc on doit être mieux informés. Il faut qu’on puisse avoir accès aux fichiers des personnes fichées S, qu’on ait les moyens de travailler en étroite collaboration avec les services de l’État, et aussi un système carcéral qui soit un peu plus adapté à ce type de personnes ». Une volonté partagée par Arnaud Robinet, le maire de Reims, qui avait publié une tribune remarquée dimanche 15 octobre dans le JDD.

"L’appel de la dernière chance"

Justement, la maire de Langres nous annonce qu’elle est signataire d’une nouvelle tribune, à paraître dans le prochain numéro du même journal - dirigé depuis peu par un rédacteur en chef d’extrême droite. « L’appel de la dernière chance », ce sera son nom, est une nouvelle demande, signée pour l'heure par une vingtaine d'élus, de renforcement des moyens sécuritaires alloués aux communes. Ils y demandent notamment l’accès au fichier des personnes identifiées comme dangereuses et radicalisées, et disent avoir le sentiment d’être « abandonnés par l’État dans la lutte contre les forces obscures. Le président de la République et le ministre de l’Intérieur doivent absolument nous entendre aussi sur ce sujet, » martèle l’élue socialiste.

Un habitant de Langres accusé d’incitation au terrorisme  

Il se trouve que la ville de Langres est particulièrement concernée par la question de la gestion des personnes radicalisées. En début de semaine, la jeune Mila, déjà reconnue victime de harcèlement aggravé et de menaces de mort, avait déploré, sur le réseau social X, avoir été la cible en 2020 d'autres menaces, émanant cette fois d'un lycéen de Langres. D’origine Tchétchène, islamiste radicalisé, le jeune homme a été placé en garde à vue il y a plus de deux ans, avec « présomption grave » d’incitation au terrorisme et d’apologie au terrorisme. Or le temps a passé et la jeune femme se dit inquiète de le voir « toujours en liberté ». Elle déplore la lenteur de la justice, tout comme son avocat Richard Malka qui, lundi, regrettait au micro de RMC que « le dossier soit toujours en instruction : 3 ans après des menaces de mort extrêmement graves et précises, il ne se passe rien ».

Interrogée sur le cas précis de ce lycéen, la maire de Langres n’a pas souhaité commenter cette affaire « en cours d’instruction : je préfère laisser faire la justice ».

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