l'A24, l'A34, l'A5 ou encore l'A40... Vous les utilisez peut-être au quotidien ou alors... vous faites tout pour les éviter... Les autoroutes de la région Champagne-Ardenne permettent de relier les villes principales en une vitesse record. Une rapidité qui a un prix, des péages, aux sandwichs, emprunter l'autoroute coûte cher, mais alors pourquoi ? De leur histoire à leur tarif, une traversée à grande vitesse s'impose.
Pour passer par Chaumont, Troyes, Châlons-en-Champagne et Reims, il y a l'A5, l'A26 puis l'A4. 3 bouts d'autoroutes, qui permettent de parcourir 213 kilomètres en moins de deux heures. Une performance qui a par contre un prix, ce parcours est facturé 18,10 euros au péage. Cela représente, un peu plus de 8 centimes le kilomètre. Un prix qui alourdit la facture du voyage, et qui peut même varier d'une autoroute à l'autre. Un Bordeaux-Pau, comptabilisant un kilométrage similaire à celui de l'itinéraire champardennais énoncé ci-dessus, coûtera 29,60 euros. C'est donc 11 euros de plus, soit 13 centimes le kilomètre. Mais il existe aussi des parties gratuites comme Sedan-Reims avec l'A34.(peut-être parce qu'elle n'est pas terminée?). Selon le Comité des usagers du réseau routier, les prix des péages avaient augmenté de 0,41% en 2021, et devraient augmenter de plus de 2% en 2022. Pour expliquer ces variations de tarifs, il faut remonter à la privatisation des autoroutes.
Déjà 16 ans de privatisation ...
3 grands groupes se partagent nos autoroutes françaises. Le plus grand, c'est VINCI et ses 4 385 kilomètres. Eiffage possède en majorité les autoroutes proches de Paris, du Rhin et du Rhône. Tandis qu'en Champagne-Ardenne, dans le nord et dans l'Est plus généralement, c'est Sanef. Si le réseau routier français s'est considérablement développé dans les années 1950, la privatisation des autoroutes ont été initiées, en 2002, par le gouvernement Chirac-Jospin, puis bouclée en 2005-2006 par Chirac-Villepin pour un chiffre d'affaires de 14,8 milliards d'euros directement versés au budget de 2006. Les péages existaient déjà avant la privatisation, et encore aujourd'hui l'état garde le contrôle : ils ne doivent pas dépasser 70 % de l'inflation. Ces bénéfices servent ensuite à rembourser le coût de construction des autoroutes à l'état, à financer les services, et également privatisation oblige, à rémunérer les actionnaires.
Toilettes gratuites, mais sandwichs plus chers ?
Si les plus prévoyants transportent avec eux leur pique-nique, d'autres comptent sur les supérettes des aires d'autoroute. Mais la facture est souvent salée. Mais alors pourquoi? Les sociétés d'autoroute comme la Sanef confient aux entreprises spécialisées dans la restauration et dans la distribution la gestion des aires d'autoroutes. Des concessions de 7 à 15 ans, qui coûtent cher aux marques, allant jusqu'à des millions d'euros. De plus, pour être dans les normes, une station-service doit proposer des jeux pour les enfants, une pompe à essence en libre-service, des toilettes et des douches gratuites, mais aussi et des plats chauds entre 7 heures et 22 heures. Des services coûteux, qui se répercutent directement sur le prix des produits. Ce matin, sur les aires d’autoroute de l’A26 il fallait compter presque 2 euros pour un litre de diesel contre en moyenne 1,86 dans une station de supermarché en périphérie de Reims. Même chose pour le sandwich thon crudités qui était hier à plus de 6 euros sur l’aire de Sommesous contre 4 euros habituellement en boulangerie. Selon un rapport rendu par les sénateurs en 2020, les actionnaires de ces concessions autoroutières empocheront près de 40 milliards d’euros entre 2022 et 2036. Et l’usager ne serait pas le seul lésé car ces sénateurs estiment que l’état a déjà perdu 6,5 milliards d’Euro depuis la privatisation des autoroutes.