Un rapport accablant sur la situation de la SNCF a été remis au gouvernement hier. Il préconise notamment des mesures drastiques pour résorber le déficit structurel de l'entreprise, parmi lesquelles la suppression de petites lignes régionales, jugées trop coûteuses.
Il était attendu et craint. Le rapport sur la SNCF de Jean-Cyril Spinetta, haut fonctionnaire français et ancien patron d'Air France-KLM, a été transmis au Premier ministre Edouard Philippe.
Parmi les 120 pages, 43 mesures et neuf grandes directives de ce qui pourrait être la plus grande restructuration qu'ait connue la SNCF, on trouve des conseils particulièrement drastiques. Le but, résorber la dette colossale de l'entreprise, qui s'élève à 46 milliards d'euros.
Le gouvernement a immédiatement annoncé l'ouverture d'une première phase de concertation entre syndicats, usagers, régions et la direction de la SNCF. Elle devrait avoir lieu au cours de la semaine prochaine.
Les petites lignes régionales, 16% des investissements pour 2% des voyageurs
Dans le viseur du rapport Spinetta, on trouve les petites lignes régionales jugées trop coûteuses. Si le rapport préconise la suppression de milliers de kilomètres de lignes, c'est parce que 90% des voyageurs ne circulent que sur 30% du réseau.
Au total, ces petites lignes mobilisent 16% des investissements ferroviaires pour 2% des voyageurs. On ignore néanmoins quelles lignes sont susceptibles d'être affectées.
Parmi les autres mesures, l'ouverture à la concurrence ou encore la diminution du nombre de cheminots et l'extinction de leur statut. Le secrétaire général de la CGT a d'ores et déjà lancé un appel à la grève le 22 mars.