Mathieu Klein veut que les collégiens mangent local. Le patron (PS) de la Meurthe-et-Moselle a donné aux 46 cantines du département un objectif : la moitié des approvisionnements doivent provenir de l'agriculture lorraine. Une tentative de réponse à la détresse des éleveurs.
Après la cantine santé, la cantine bio, la cantine laïque (avec ou sans porc selon les chapelles), voici donc la "cantine locale"... les écoliers de la République semblent invités, jusqu'à l'indigestion, à régler les angoisses de leurs parents.
Mais le problème du jour est bien réel. Depuis plusieurs mois les agriculteurs, et singulièrement les éleveurs, subissent de plein fouet la baisse de prix de la viande et du lait. Jouer la préférence nationale, et même locale, dans la restauration scolaire, c'est leur offrir un débouché stable, avec des prix garantis sur l'année.
Lancée par Stéphane Le Foll, ministre de l'agriculture, la balle est dans le camp des élus locaux. Un département comme la Meurthe-et-Moselle sert 3 millions de repas par an dans ses collèges. En doublant la part "locale" (actuellement un quart de leurs achats), les 46 cantines injecteraient un million d'euros dans l'agriculture lorraine.
C'est la volonté affichée par Mathieu Klein, le jour de la rentrée, au collège Grandville à Liverdun. Une cantine qui travaille depuis des années avec des producteurs de fruits de Faulx, à 12 km. Aujourd'hui, elle teste un producteur de fromages du cru.
Le reportage sur place