Parmi les troubles méconnus affectant le sommeil des jeunes - et qui affectent aussi les moins jeunes - figure la paralysie du sommeil. Impressionnante, mais bénigne, elle est assez peu connue du grand public.
Votre lit est un endroit réconfortant. Vous y dormez, vous vous y détendez, ou vous pouvez y construire un fort avec les oreillers : c’est comme vous voulez. Mais cet endroit invitant au calme et au repos peut devenir le lieu d’une des pires expériences qu’il soit possible de vivre : on l’appelle la paralysie du sommeil. Nous avons choisi de nous attarder sur ce phénomène qui touche plus particulièrement les jeunes.
Une présence dont vous percevez l’intention de vous tuer
La paralysie du sommeil, kézako? Quand on interroge un spécialiste, il répond qu’"on ne peut pas dire grand-chose là-dessus car on ne sait justement pas grand-chose à ce sujet"… Faisons le point avec un cas pratique. Au milieu de la nuit, vous vous réveillez… à moitié. Vous avez conscience d’être réveillé. Mais vous êtes dans l’incapacité totale de mouvoir ne serait-ce qu’un orteil. Il s’agit d’un défaut de synchronisation: vous auriez dû récupérer immédiatement le contrôle de vos membres à votre réveil. Ceux-ci sont paralysés naturellement pendant votre sommeil afin que vous ne vous retrouviez pas à Berlin si vous rêvez d’une longue balade, ou que vous ne pulvérisiez pas votre moitié si vous incarnez Mohammed Ali dans votre rêve. Heureusement, c’est provisoire, de quelques secondes à une minute.Sauf que c’est dans ce laps de temps, où vous attendez de pouvoir à nouveau bouger, que se manifestent certaines… réjouissances:
- vous commencez à étouffer, comme si quelqu’un chevauchait votre poitrine ou vos omoplates
- vous sentez une présence malveillante à vos côtés (ou sur vous…) dont vous percevez clairement l’intention de vous tuer
- vous entendez divers bruits, de chuchotis incompréhensibles jusqu’au claquement de la porte de votre chambre, en passant par des râles de respiration voire des menaces
- vous voyez des ombres indéfinissables, ou des silhouettes fantomatiques
- vous sentez qu’on vous retire votre couverture ou qu’on vous touche, voire tape dessus
Ambiance. Si vous avez de la chance, vous n’aurez aucune des réjouissances. Ou une seule. Si vous êtes poissard(e), vous pourrez éventuellement tout subir en même temps… Bien évidemment, vous ne pouvez pas appeler à l’aide, puisqu’aucun de vos muscles ne réagit. Illustré par le dessinateur Boulet sur son blog.
Une expérience terrifiante
Et ce qui est chouette, avec ça, c’est que si vous ne connaissiez pas la paralysie du sommeil… vous vivez alors une expérience terrifiante à laquelle vous ne comprenez rien. Ce ne sera heureusement pas votre cas, puisque vous avez lu cet article. Si vous vous retrouvez dans cette fâcheuse situation, essayez de bouger vos doigts ou orteils avec insistance, ou de cligner rapidement des yeux. Cela marche pour se sortir plus rapidement de cette situation… la plupart du temps.Ce phénomène a été rapporté par des individus sans distinction de genre, d’âge… et ce à toute époque, dès l’Antiquité. Bernard Werber (l’auteur des Fourmis) en a même parlé dans son livre Le Sixième Sommeil. Le point commun des "victimes" était en général de mauvaises habitudes de sommeil… Vous savez maintenant quoi faire pour éviter de subir ça: ne vous couchez pas trop tard ce soir!
Pour aller plus loin sur le thème du sommeil chez les jeunes, retrouvez ci-dessous l’enquête 2018 de l’Institut national du sommeil et de la vigilance.