Frédéric Bierry et Eric Straumann, les présidents des deux départements refusent de signer l'avenant au Contrat de plan Etat-Région Grand Est 2015-2020, validé par Manuel Valls, hier, à Nancy. Ces nouveaux contrats grande région feraient perdre 57 millions d'euros à l'Alsace

Ils ne signeront pas l'avenant au Contrat de plan Etat-Région Grand Est et ils le font savoir. Dans un communiqué diffusé en fin de matinée, les deux présidents des départements alsaciens, Frédéric Bierry et Eric Straumann expliquent leur fronde. Pour eux, ces contrats qui valident les engagements financiers de l'Etat et des collectivités dans les grands aménagements à l'échelle de la grande région, pénalisent l'Alsace. Elle perdrait jusqu'à 57 millions millions d'euros dans la fusion des trois contrats de plans Etat-Région.

Des économies pour les voisins

Les deux présidents des départements du Bas Rhin et du Haut Rhin précisent qu'ils avaient signé l'an dernier "en présence du président de la République à Strasbourg, un CPER à l’échelle alsacienne qui avait vocation à réfléchir et programmer les équipements et infrastructures structurants (...) Un an après, il nous est à présent proposé de rassembler les différents CPER antérieurs à l’échelle de la Région Grand Est. Entre temps, un certain nombre de projets, comme le Contournement de Châtenois ou encore le Nœud Ferroviaire de Strasbourg ont pu mobiliser des financements privés et européens. Ces apports financiers ont réduit le coût à la charge de l’Etat et des collectivités territoriales partenaires de 57 millions d’euros".


Or, pour les deux présidents, cet argent doit rester en Alsace. "Si nous étions restés à l’échelle alsacienne, ces 57 millions d’euros auraient pu être consacrés au financement de projets nouveaux, eux aussi utiles et nécessaires. Dans le Bas-Rhin on peut notamment citer des traversées du Rhin, l’A4 Lorentzen, le Transport en Site Propre Ouest ou des équipements de nature à renforcer le statut européen de Strasbourg. Dans le Haut-Rhin, des montants plus significatifs auraient pu être apportés notamment sur le Barreau Sud de Colmar et pour la desserte de l’Euroairport". Où seront ils injectés? Pour les deux présidents, ils seront redéployés ailleurs dans le Grand Est pour financer d'autres aménagements. Seule une partie pourrait permettre de rénover les voies SNCF en Alsace.  

Pas de guerre anti-fusion

Mais Frédéric Bierry et Eric Straumann se défendent de rallumer le feu anti fusion. "Nous refusons d’entrer dans une guerre des territoires car nous considérons tout à fait légitime le financement par l’Etat et la Région de projets structurants en Lorraine et en Champagne-Ardenne. En revanche, nous ne pouvons accepter que l’Alsace soit perdante sur toute la ligne et se voit privée de moyens qui lui revenaient et qui auraient permis de jouer un véritable effet levier pour elle et d’exploiter pleinement son potentiel, notamment transfrontalier (...) L’Alsace n’est pas une région nantie et privilégiée".

En refusant de signer ce "contrat en l’état", Frédéric Bierry et Eric Straumann n'évoquent pas les conséquences de leur fronde et d'un éventuel blocage du contrat. Aucune précision non plus sur l'effort financier du Bas Rhin et du Haut Rhin dans le cadre de ce nouveau contrat de plan Etat Région Grand Est.

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