En pleine crise sanitaire, Emmanuel Macron s'est rendu mercredi 25 mars, à Mulhouse. Une visite surprise et hautement symbolique au cours de laquelle il s'est notamment rendu à l'hôpital de campagne militaire monté juste à côté de l'hôpital de la ville, complétement saturé.
Alors que le Covid-19 ne cesse de gagner du terrain en France et en particulier en Alsace, le président de la République a opéré une visite surprise et hautement symbolique ce mercredi 25 mars à Mulhouse, ville épicentre de la propagation du virus. Le chef de l’Etat, s'est rendu en fin d'après-midi, vers 17h40, à l'hôpital de campagne de l'armée à Mulhouse "pour rendre hommage au personnel soignant" et "témoigner sa solidarité envers la région Grand Est qui est fortement éprouvée" par la crise du coronavirus, a annoncé l'Elysée.
Montée en un temps record, la structure militaire a accueilli mardi 24 mars 2020 son premier patient. Censée aider à désengorger l'hôpital de Mulhouse, saturé, son déploiement est inédit sur le territoire. Au total, 10 personnes, placées en réanimation, y sont actuellement prises en charge.
[ #COVIDー19 ] Au sein de l'élément militaire de réanimation du SSA #EMRSSA, nos soignants prennent en charge les premiers patients transférés de l'hôpital de #Mulhouse. pic.twitter.com/4U1z25TacG
— SantéArmées (@santearmees) March 24, 2020
Il a ensuite prononcé un discours, retransmis en direct sur France 2 et sur Brut dans la soirée, voilà ce qu'il a annoncé :
- des heures supplémentaires majorées et une "une prime exceptionnelle pour l'ensemble des personnels soignants et des fonctionnaires mobilisés", le montant n'a pas été précisé
- un plan massif d'investissement pour l'hôpital une fois cette crise passée, "cette réponse sera profonde et dans la durée", a-t-il assuré
- une opération militaire "résilience" pour soutenir et aider la population française et aider à maintenir les services publics, en métropole et en Outre-Mer. Les deux porte-hélicoptères Mistral et Dixmude seront dirigés vers la Réunion (dans Océan Indien) et les Antilles "en soutien de nos territoires ultramarins", mais sans mission précise pour l'instant
- une réunion avec les partenaires sociaux vendredi, "pour organiser le travail, pour mieux protéger au travail"
Réactions de médecins
Un urgentiste de l'hôpital de Mulhouse, Romain, a réagi ce matin sur l'antenne de RTL à l'annonce du plan d'investissement pour l'hôpital : "Un merci ne suffira pas. [...] Il va falloir des actes extrêmement forts et il faut arrêter les paroles. Dans quelques semaines, si on arrive à passer le cap de l'épidémie, il faudra faire autre chose que dire merci."Christophe Trivalle, gériatre à l'hôpital Paul Brousse de Villejuif et membre du collectif inter-hôpitaux a réagi sur tweeter et sur l'antenne de BFM tv en demandant que "des sommes soients déjà mises en place. Pour les entreprises on dit "tant de milliards", pour l 'hôpital on a eu aucun chiffre. On demande que les salaires de tous ceux qui travaillent à l'hôpital soient augmentés maintenant, c'est un geste symbolique fort. [...] Après la crise, les soignants décédés ne seront plus là pour voir ce qu'on fait pour eux."
Résilience et espoir après le discours du président ? pic.twitter.com/p5obxmwrXF
— Christophe Trivalle (@CTrivalle) March 25, 2020
Réactions de politiques
Le député du Haut-Rhin, Bruno Fuchs, était à côté d'Emmanuel Macron lors de son discours, il a publié une courte vidéo dans un tweet :Le système de santé français n’a pas été pensé pour faire face à une telle #pandémie. À #Mulhouse devant les personnels soignants @EmmanuelMacron conclut en promettant une refonte de tout le système dès la fin de l’épidémie. #coronavirus pic.twitter.com/WI1tp05VpY
— Bruno Fuchs (@bruno_fuchs) March 25, 2020
Fabienne Keller, député européenne et élu strasbourgeoise a réagi dans un tweet juste après les annonces du président de la République :
Depuis l’Hôpital militaire de Mulhouse, @EmmanuelMacron souligne l’esprit d’unité et de fraternité qui anime les français depuis le début de cette crise. Tous unis derrière nos personnels soignant engagés avec dévouement et exemplarité, en particulier en Alsace. Merci à eux !
— Fabienne Keller (@fabienne_keller) March 25, 2020
Décompte
#COVID19 à #Mulhouse Dans #lalsace ce matin 162 personnes décédées à l'hôpital depuis le début de l'épidémie . Et rien que ce matin il y a 6 pages d'annonce de décès - 66 personnes décédées . Et si on arrêtait tout simplement de compter .
— Patrick VOGT (@vogt_patrick) March 24, 2020
Sur le plan national, le nombre de décès dus au coronavirus a franchi la barre des 1.000 morts à l'hôpital, avec 1.100 décès enregistrés depuis le début de l'épidémie. 2.827 patients sont en réanimation, avec plus d'un tiers dans le Grand Est, selon un
dernier bilan officiel fourni mercredi.