Coronavirus : Frédéric Bierry, président du Bas-Rhin, ne souhaite pas scolariser les enfants avant le 25 mai

Au vu de la carte de déconfinement, où le Grand Est apparaît en rouge, le président du conseil départemental du Bas-Rhin, Frédéric Bierry invite les parents à garder leurs enfants à la maison deux semaines supplémentaires après le 11 mai, date de début du déconfinement.

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Pour Frédéric Bierry, président du conseil départemental du Bas-Rhin, cette date du 11 mai, début du déconfinement, est prématurée pour renvoyer tous les petits Alsaciens à l'école. Au vu de la situation sanitaire dans le territoire et dans le département, en zone "rouge" sur la carte provisoire du déconfinement, il souhaite que les parents qui le peuvent gardent encore leurs enfants à la maison deux semaines supplémentaires, jusqu'au 25 mai.

Une demande qu'il avait déjà formulée dans un communiqué et sur les réseaux sociaux jeudi 30 avril, et qu'il réitère ce vendredi dans une interview à France 3 Alsace : "Je préconise que les parents qui ont la possibilité de garder leurs enfants à la maison, qu'ils le fassent. Si en revanche ils doivent aller travailler et n'ont pas de solution de garde, nous proposons d'élargir les possibilités de garde déjà organisées pour les enfants de personnels soignants, médico-sociaux et sociaux" a-t-il confirmé ce vendredi 1er mai. 

Je crains que si on ouvre fortement les écoles, on soit touchés par une deuxième vague de contamination.
- Frédéric Bierry, président du conseil départemental du Bas-Rhin

Légalement, la compétence du département en matière d'éducation concerne seulement les collèges. Pourtant, avec cette demande faite aux parents d'élèves de tous les niveaux, le président du Bas-Rhin n'a pas le sentiment d'outrepasser son seuil de compétences. "J'invite les gens. Ils peuvent ne pas respecter le souhait que j'exprime", précise-t-il. Par ailleurs, il assure le faire en "synergie" avec les représentants de l'Education nationale et de l'Etat : "J'ai échangé (...) avec Madame la rectrice et Madame la préfète. Pour nous, il y a la prudence qui doit primer." 

Un appel à la prudence

Frédéric Bierry préconise de "voir l'évolution des choses jusqu'au 25 mai. Après cette date, on verra si la situation alsacienne s'est améliorée et on pourra prendre d'autres décisions" ajoute-t-il. Pour lui, le principal enjeu reste de "préserver les soignants". Car "s'ils devaient subir une deuxième vague de personnes énormément touchées", il craint qu'ils "ne pourraient pas l'assumer."

Jeudi 30 avril, dans un communiqué ainsi que sur sa page Facebook, le président du Bas-Rhin réagissait à la carte du déconfinement avec quelques phrases choc, en parlant d'une "Alsace (...) marquée au fer rouge de la pandémie", et rappelant que "10% de la totalité des décès en France" sont à déplorer en Alsace. 
 
Raison pour laquelle il y avait déjà invité "les parents d'élèves (tous niveaux confondus) à ne pas scolariser leurs enfants avant le 25 mai s'ils ont la capacité de continer à les accompagner scolairement et à les garder à la maison."
 
Ceci afin d'éviter "une scolarisation en masse (qui) risquerait de relancer la pandémie dans les 15 jours à venir." Et aux parents qui devront reprendre le travail sans solutions de garde, il propose "d'organiser des modes de garde semblables à ceux déjà proposés aux enfants des personnels soignants, des ambulanciers et des forces de l'ordre.  
 
Concernant l'approvisionnement de masques pour tous, dans une vidéo sur sa page Facebook, Frédéric Bierry demande aussi "un peu de patience" aux Bas-Rhinois. Trois millions de masques en tissu ont été commandés, "essentiellement au pôle du textile alsacien" assure-t-il. Les premières livraisons devraient arriver avant le 11 mai, mais il n'y en aura pas encore "suffisamment pour servir l'ensemble du territoire bas-rhinois."

Ce qui est certain, c'est que pour fin mai, tout le monde sera bien pourvu. Nous aimerions aller plus vite. 
- Frédéric Bierry, président du conseil départemental du Bas-Rhin

Mais il promet que "pour fin mai" chaque Bas-Rhinois sera "équipé d'un kit de masques, deux au minimum", sans compter ceux fournis par les entreprises à leurs salariés.   

Brigitte Klinkert demande une coordination entre tous les acteurs

De son côté, sans donner de calendrier mais avec le même message de prudence, Brigitte Klinkert, présidente du conseil départemental du Haut-Rhin, présente dans une vidéo postée jeudi 30 avril sur sa page Facebook des propositions pour un déconfinement où "la vigilance et la prudence devront rester de mise."
 
Elle rappelle aussi que, malgré "l'impression d'une accalmie (...) l'épidémie est toujours présente" et "la pression reste encore très grande sur les services de réanimation, et sur les personnels soignants dans les hôpitaux comme dans les Ehpad." 

Concrètement, la présidente du Haut-Rhin propose "une coordination à l'échelle du Haut-Rhin et de l'Alsace" entre élus, représentants de l'Etat, acteurs économiques, associatifs, de la santé et de l'éducation afin de "coordonner les actions et les décisions" et préparer la reprise à tous niveaux, tant dans les écoles que les transports, les commerces et les entreprises. 
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