Coronavirus : en manque de masques, l'appel aux dons des associations d’aide à domicile

Deux associations d'aides à domicile de la Marne et des Ardennes lancent un appel aux dons alors qu'elles manquent de matériel de protection, et en particulier de masques chirurgicaux. Elles mettent en avant la sécurité des clients et de leur personnel.

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La situation semble ubuesque. Des hommes et des femmes (surtout) qui vont de visite en visite chez les personnes âgées, sans masque pour protéger ces personnes vulnérables d’une éventuelle transmission. C’est pourtant bien la situation qui nous est décrite dans la Marne et les Ardennes dans le secteur de l’aide à domicile, malgré quelques améliorations ces dernières heures. 
 

Toujours pas de gants

Dans l’agglomération rémoise, les quelques 200 salariés de l’Aradopa sont équipés de masques… depuis jeudi 19 mars. « J’ai distribué 5 masques chirurgicaux par personne. A garder toute la journée (leur efficacité est en théorie limitée à 4 heures, ndlr) ! On attend aussi des gants », confie, dépité, David Lemaire, le directeur général de la structure qui assiste actuellement 800 personnes âgées ou handicapées dans la toilette, la préparation de repas, les courses ou encore le ménage. 

Des masques distribués au compte-goutte. « On passe par les pharmacies, mais beaucoup ne sont pas approvisionnées, d’autres rechignent à nous en donner. Nous sommes pourtant prioritaires comme l’a spécifié un récent décret. La règle est de 9 masques par semaine et par personne. »

Même situation dans les Ardennes, où seulement deux masques ont été distribués mardi à chaque salarié de l’Adapah (Association Départementale Aide Personnes Agées et Handicapées) , comme nous l’explique une auxiliaire de vie qui souhaite rester anonyme. « Le lendemain matin, la préfecture nous a expliqué qu’on allait avoir droit aux masques reçus par les pharmacies. Puis dans l’après-midi contre-ordre. » 

Comment laver une personne en restant à un mètre de distance ? C’est impossible.
- Une auxiliaire de vie de l'Adapah des Ardennes


Cette auxiliaire de vie rencontre en moyenne quinze clients par jours. « Leur première question est de nous demander pourquoi nous ne portons pas de masque. Et c’est normal. » Sa peur ? Transmettre le virus aux clients et aux membres de sa famille.  L’enjeu est à la taille de l’association : plus de 600 salariés au contact de 3500 personnes dans les Ardennes. 

Pour faire face, l’Aradopa et l’Adapah ont lancé un appel aux dons de masques sur leurs pages Facebook. La première affirme avoir besoin de 15000 masques chaque mois, la seconde 20000… et ce « pour faire travailler le personnel en le sécurisant au maximum. »
  

Un tiers des personnels en retrait

Coté personnel justement, 100 des 300 salariés de l’Aradopa se sont mis en retrait, par crainte de la maladie mais aussi pour s’occuper des enfants alors que les permanences dans les crèches et les écoles ont du mal à s’ouvrir à eux. Côté clients, certains, apeurés, n’ouvrent plus leurs portes. « Notre aide n’est pas vitale, mais si on n’y va pas que vont devenir les personnes ? On a peur qu’elles dépérissent », s’inquiète David Lemaire. « Nous sommes le dernier maillon de la chaine avant l’hôpital. Si on arrête, ça veut dire que tous ces gens isolés pourraient solliciter les urgences et ce n’est pas le moment. »
 
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