Les fédérations de parents d'élèves ne cachent pas leur inquiétude, alors que la rentrée des classes approche en pleine période de coronavirus (Covid-19). Le coût du port du masque, ou encore un éventuel reconfinement partiel, font partie de leurs interrogations.
Les parents d'élèves voient approcher avec inquiétude la date de la rentrée scolaire, le mardi 1er septembre 2020. Les "manques de concertation et de préparation" de cette rentrée, en pleine pandémie de coronavirus (Covid-19), ne les rassurent pas.
Ces mots viennent de Florence Claudepierre, la présidente de la Fédération des conseils de parents d'élèves (FCPE) du Haut-Rhin. "Cette rentrée est une grande déception. Depuis la fin de l'année scolaire, on a attendu, on a eu quatre mois pour travailler avec le ministère. On n'a pas été consulté, ou très peu, et on a maintenant une rentrée annoncée dans la précipitation. On reçoit des informations approximatives, et peu après, des informations contradictoires..."
Les masques de la discorde
L'une des principales sources d'inquiétude, ce sont les masques. Leur coût est parfois "très cher pour certaines familles", et revient souvent dans les échanges entre parents. "Ils n'arrivent pas à se positionner sur le masque. Ils s'interrogent, s'il y aura des répercussions sur la santé de leurs enfants.""Surtout en portant le masque toute la journée : c'est déjà compliqué pour les adultes de le garder toute la journée sur leur lieu de travail. On s'interroge aussi sur les sanctions si le masque est retiré un instant, dans la cour, pour respirer un peu mieux."
Les élèves timides ne vont-ils pas se cacher derrière leur masque pour moins répondre ?
Selon elle, le corps enseignant ne pourra pas travailler convenablement. "Comment repérer un élève qui bavarde s'il est caché derrière son masque ? Inversement, les élèves timides ne vont-ils pas se cacher derrière leur masque ? Et comment entendre un enfant qui n'articule pas assez, qui ne parle pas fort ?"
"On ne peut pas vraiment répondre à ces questions, car il y a bien peu de réponses officielles sur lesquelles s'appuyer." Florence Claudepierre évoque une "situation extrêmement compliquée". Elle dénonce un manque d'ajustements qui auraient pu être étudiés à l'avance, et qualifie les mesures décrétées par le ministère de l'Éducation nationale d'"appliquées au forceps".
Garder les enfants à la maison : mode d'emploi
Les vacances touchent à leur fin, et "on observe que ça recommence à bouillonner", commente Florence Claudepierre. Une réunion avec le rectorat est prévue le vendredi 28 août. C'est à dire à quatre jours de la rentrée. Trop tard, pour la présidente de la FCPE du Haut-Rhin. "Elle n'est pas préparée, cette rentrée. On ne sait pas comment ça va se passer, ni comment vont être gérés les emplois du temps."Elle évoque un plan A en présentiel, et un plan B où les élèves étudieraient à distance, de chez eux. Elle ignore lequel des plans serait privilégié, ni à quel moment. "On est bien embêté. Les parents ne savent pas quelle organisation adopter si leurs enfants doivent finalement rester à la maison, même à temps partiel."
"Et le confinement est difficile pour les jeunes. Ils ont besoin de paroles, d'activités, de jeux. L'enseignement à distance, ça a réussi à certains élèves. Pas pour d'autres, qui ont subi un préjudice du fait du manque d'accompagnement. Sans parler des étudiants coincés dans des studios grands comme des cages à lapins." Elle pointe une véritable "épée de Damoclès" pesant au-dessus de tous les parents. Il leur reste une semaine pour se préparer.