Bénaménil, une petite commune de Meurthe-et-Moselle, va fournir des visières de protection en polypropylène à ses 80 élèves pour la reprise des cours le 11 mai. Ces équipements, fabriqués par une entreprise locale, resteront à l’école où ils seront désinfectés tous les jours.
C'est une initiative qui pourrait faire tâche d'huile. Fraîchement réélu, le conseil municipal de Bénaménil (Meurthe-et-Moselle) vient de décider de fournir des visières de protection à tous ses élèves pour leur retour en classe le lundi 11 mai.
80 visières en polypropylène seront mis à la disposition des enfants, qui fréquentent les écoles maternelle et primaire de cette commune de 600 habitants, située à 50 kilomètres de Nancy. Objectif: éviter la propagation du Covid-19.
"Un de nos conseillers municipaux a une entreprise qui produit depuis quelques jours des visières en polypropylène pour des professionnels de santé et des commerçants. poursuit l'élu. Cette protection semble plus efficace et mieux adaptée. Nous lui en avons donc commandé pour nos écoliers".On doute un peu de l’efficacité du port de masques en tissu par les enfants. Cela risque de très vite les gêner. Ils risquent de les manipuler, de se toucher le visage et au final, cela pourrait accélérer la transmission du virus.
- Bruno Minutiello, maire de Bénaménil
Désinfection quotidienne
Concrètement, les élèves seront dotés de ces visières à leur arrivée à l’école à 8h10 et devront les garder toute la journée. A leur départ, ils les laisseront dans l’établissement, où elles seront intégralement désinfectées par des agents municipaux.Des visières seront également fournies au personnel scolaire en contact avec les enfants. Annoncée le mercredi 22 avril, cette mesure a été très favorablement accueillie par la population.
Fabrication locale
C’est une entreprise de Bénaménil qui va fournir les visières. En temps normal, la société ENGRAVLASER travaille dans l’import/export de machines à destination de petits laboratoires de fabrication.Après plusieurs semaines de chômage forcé, son patron a décidé d’utiliser ses propres machines de découpe laser pour produire ces protections en polypropylène. Avec son employé, il peut en réaliser 350 par jour.
« Nous avons des retours positifs de la part des professionnels de santé que nous avons équipés. poursuit le chef d’entreprise. Le bouche-à-oreille fonctionne, nous avons beaucoup d’entreprises du BTP et de commerçants du secteur qui nous sollicitent ».L’avantage du polypropylène, c’est que c’est très léger, par rapport à du plexiglass par exemple. La visière ne pèse que 36 grammes, du coup elle ne gène pas et ne fatigue pas celui qui la porte. Nous avons réalisé un modèle dont la taille est spécialement adaptée à la tête des enfants.
- Cyrille Le Naour, gérant de ENGRAVLASER
Manque de matière première
La demande devrait bondir à l'approche du déconfinement. Depuis son annonce sur les réseaux sociaux, Bruno Minutiello a été contacté par de nombreux autres maires désireux de suivre son exemple.Problème: la matière première est assez difficile à trouver en ce moment. Une commande de 76 feuilles de polypropylène a été livrée ce jeudi à Engrav Laser. De quoi fabriquer 760 visières, qui seront vendues deux euros pièce.
"Nous ne cherchons pas à faire de l'argent. Nous voulons juste rendre service, en amortissant tout de même nos coûts de production", assure Cyrille Le Naour.
Quid du collège ?
En plus des visières pour ses élèves, la municipalité de Bénaménil va fournir deux masques en tissu lavables à chacun de ses habitants, dans le cadre de l'opération lancée et pilotée par le Conseil Départemental.La commune accueille également un collège. La reprise des cours est prévue le 18 mai dans cet établissement géré par le Département. Pour l'heure, on ne sait pas encore quelles mesures de protection y seront prises au moment du déconfinement.