48 heures après l'annonce de Jean Castex, c'est le grand flou pour mettre en place la mesure gouvernementale sur le terrain. Alors qu'on les pensait exclus de l'obligation de fermeture, le magasin Ikea de Strasbourg et le Cora de Dorlisheim sont (pour l'heure) contraints de baisser le rideau.
La liste s'allonge. Samedi 30 janvier au soir, six centres commerciaux étaient officiellement concernés par l'obligatoin de fermeture. Ce dimanche, au moins deux les rejoignent. Le magasin Ikea de Strasbourg ainsi que la galerie marchande du Cora de Dorlisheim.
Ce dimanche 31 janvier, les barrières du magasin d'ameublement suédois sont baissées. Pas de voitures sur le parking. Et pour cause. L'ouverture dominicale ayant été annoncée il y a quelques jours, les véhicules de clients se présentent un à un à l'entrée avant de rebrousser chemin, une fois l'explication donnée par le vigile : "C'est fermé suite à un arrêté préfectoral".
Comment dit-on couac en suédois ?
La page Facebook de l'enseigne strasbourgeoise témoigne du flottement auquel a été confronté l'équipe. En début de matinée, un post annonçait gaiement que "le magasin sera bien ouvert aujourd'hui de 10h à 17h", smiley grand sourire à l'appui.
Patatras deux heures plus tard, une nouvelle publication rectifiait la première en annonçant la fermeture pour une durée indéterminée. Et provoquant une avalanche de commentaires et de questions de la part des clients pris de court par cette fermeture inattendue.
A Dorlisheim, les commerçants de la galerie marchande de Cora ont appris la nouvelle par mail après la fermeture de leurs boutiques. "Vendredi soir, on n'était pas concernés par la fermeture, samedi soir, on est dedans !" raconte Denis Dotter, gérant de la bijouterie Franç'or et président de Dorlicom, l'association des commerçants de la galerie.
Le concept de "surface utile"
Le problème vient du mode de calcul de la surface prise en compte. Le gouvernement a ciblé les centres commerciaux non alimentaires de plus de 20.000 mètres carrés. Or, selon que l'on comptabilise ou pas tel ou tel élément, les galeries basculent dans la catégorie de celles qui doivent fermer. "Dans notre cas, dans cette surface utile, les bureaux, les réserves, et même la cafétéria (fermée depuis le mois d'octobre) ont été pris en compte" s'insurge Denis Dotter. Et la surface commerciale initiale de 14.400 mètres carrés passe ainsi à 24.000 mètres carrés. "Je ne vois pas ce que les réserves viennent faire dans ce calcul, ce n'est pas un endroit où les clients ont accès".
Le président de l'association des commerçants de la galerie, aussi dépité qu'amer, a alerté le maire de Dorlisheim et les autorités préfectorales. Il espère que des aménagements seront annoncés d'ici la fin de la journée. Dans le cas contraire, les commerçants ont prévu de marquer le coup : "Hier soir [samedi ndlr], on a baissé le rideau mais lundi matin, on se prépare à le lever en signe de protestation" conclue Denis Dotter.
Dans le Haut-Rhin, selon nos informations, le préfet est en réunion ce dimanche après-midi, et devrait apporter des précisions en fin de journée.