L'homme de 73 ans qui comparaissait depuis hier devant la Cour d'Assises de Colmar pour avoir tué sa femme grabataire et malade d'Alzheimer est condamné à deux ans de prison avec sursis. La préméditation n'a pas été retenue.
Du soulagement et des larmes à l'annonce du verdict. Le septuagénaire ressort libre après avoir passé deux jours devant la Cour d'Assises de Colmar.
Le septuagénaire de Bassemberg dans le Val de Villé comparaîssait depuis mercredi pour le meurtre de sa femme en janvier 2014. Son épouse était atteinte de la maladie d'Alzheimer depuis une dizaine d'années. Il comparaîssait libre à son procès pour "assassinat": la justice lui reprochait d'avoir tué son épouse, alors âgée de 70 ans, en lui administrant une vingtaine de comprimés de somnifères.
L'homme de 73 ans aurait agi ainsi car il n’arrivait plus à assumer son rôle d’aidant. Il avait toujours refusé une hospitalisation pour rester aux cotés de son épouse. Après avoir commis son geste et constaté le décès de sa femme, il avait appelé l'une de ses cinq enfants, puis avait tenté de se suicider en s'ouvrant les veines.
Les enquêteurs retrouveront sur place quelques mots griffonnés sur des bouts de papier: "Arminda, j'ai mis fin à ta souffrance, pardonne-moi. José". Et sur un autre: (désormais), "c'est la paix pour tout le monde".
Pour les experts, il n'a fait aucun doute que le septuagénaire se trouvait dans un état d’épuisement avancé avant de commettre son geste. Ils évoquent un meurtre par compassion. Au delà des faits, ce procès pose une question de société sur la place des aidants.