Couvre feu à 18 heures : confirmations des préfectures attendues dans les prochaines heures 

A l’exception du Bas-Rhin, le Grand Est aligne des chiffres de contamination qui peuvent justifier un couvre-feu anticipé à partir du 2 janvier. La préfecture de Région dit attendre les derniers indicateurs et le résultat des concertations pour des annonces « aujourd’hui ou demain ».

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Un couvre-feu avancé à 18 heures dans le Grand Est à partir du 2 janvier, la mesure annoncée mardi 29 décembre par le ministre de la Santé Olivier Véran sera confirmée ou non, à l’échelle de chacun des départements de la région, dans les heures qui viennent. C’est ce qu’a annoncé la préfète du Grand Est, Josiane Chevalier, lors d’un point presse ce mercredi 30 décembre depuis Strasbourg. 

Pourquoi attendre ? Car les chiffres de l’épidémie ne sont pas les mêmes en fonction des territoires. Le Bas-Rhin, sous le seuil d’alerte, est en effet mieux loti que les autres départements du Grand Est en matière de circulation du virus. Il pourrait échapper à la mesure. 

9 départements au-dessus du seuil d'alerte 

Les neuf autres départements de la région ont en revanche des taux d’incidence (nombre de contaminations avérées pour 100.000 habitants, ndlr) supérieurs au seuil d'alerte fixé à 200, en particulier en matière de publics vulnérables. « Chez les plus de 65 ans, le taux est de l’ordre de 239, à comparer avec le chiffre de 137 pour le reste du territoire national », confie Virginie Cayré, directrice générale de l’Agence régionale de santé (ARS) du Grand Est. 

Avant de rendre ses arbitrages, la préfecture de région dit vouloir attendre le fruit du travail de concertation lancé avec les élus locaux, pour faire du « cousu main » selon les mots de Josiane Chevalier. Elle souhaite aussi disposer d’une visibilité plus nette sur les chiffres. « On a besoin de recul pour consolider les chiffres et réaliser les tendances de fond jusqu’au 1er janvier » , explique Virginie Cayré, qui pointe du doigt le caractère unique de la période où s’est concentré un nombre très élevé de tests avant Noël. 

En attendant de nouveaux chiffres ce mercredi soir, les indicateurs montrent pour l’instant « une croissance continue » de l’épidémie sur le territoire. Le Grand Est compte actuellement 3 000 hospitalisations pour cause de Covid, ainsi que plus de 200 patients en réanimation. 

A quoi ressemblera ce couvre feu annoncé ? Il se fera donc à l’échelle départementale, sans distinction entre villes et campagne. Comme c’est le cas avec l'actuel couvre-feu fixé à 20 heures, des dérogations seront possibles pour ceux scolaires ou actifs qui travaillent au-delà de 18 heures. 

Un "effet mécanique" attendu

La demande d’un nouveau confinement portée par nombre d’élus du Grand Est le président de région Jean Rottner en tête n’a donc pas été suivie. La préfète de région avance le coût économique qu’aurait une telle mesure « Il y a un équilibre subtil à trouver entre situation sanitaire et prise en compte de la situation économique et sociale. On ne peut pas ignorer les conséquences économiques d’un confinement, et les sommes considérables apportées par l’Etat pour financer le chômage partiel. Il y a aussi à prendre en compte l’état psychologique des gens, en particulier des commerçants qui viennent tout juste de reprendre leur activité. Cet élément a fait partie de la réflexion du conseil de défense », indique Josiane Chevalier. 

Le couvre-feu sera-t-il efficace ? Je ne sais pas. Il aurait fallu agir tout de suite pour restreindre la circulation du virus. Les vacances de Noël étaient propices à ce reconfinement

Arnaud Robinet, maire (LR) de Reims

Interrogé sur France 3 Champagne-Ardenne, le maire (LR) de Reims Arnaud Robinet, favorable à un confinement « court » ne cache pas sa déception. « Le couvre-feu sera-t-il efficace ? Je ne sais pas. Une fois de plus, nous réagissons alors qu’il aurait fallu anticiper et agir tout de suite pour restreindre la circulation du virus. Les vacances de Noël étaient propices à ce reconfinement ». 

Une option écartée par l’Etat, on l’aura compris. De son coté, l’ARS fait valoir « l’effet mécanique » que le couvre-feu anticipé doit avoir sur le taux de contamination et donc sur le nombre d’hospitalisations. « L’objectif est de limiter les occasions de contamination. Les études montrent que les lieux de contamination sont ceux où l’on dépose le masque, c’est à dire les regroupements privés et professionnels, où l’on dîne par exemple ». 

Un couvre-feu anticipé qui vise donc à limiter les moments de convivialité, et les risques de contamination afférents. Sauf surprise, les quatre départements de Champagne-Ardenne devraient être concernés dès ce samedi 2 janvier. Les décisions des préfectures sont attendues dans les prochaines heures. 

 

 

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