Après les restrictions "covid" annoncées aux frontières, le gouvernement a accordé des dérogations pour s'adapter aux réalités des territoires frontaliers. Entre la Sarre et la Moselle, les frontaliers ne seront pas obligés de présenter un test PCR négatif pour un déplacement de moins de 24 heures.
Pour compléter le couvre-feu généralisé à 18 heures, la France a annoncé vendredi 29 janvier 2021, par la voix de Jean Castex, le renforcement de mesures supplémentaires à ses frontières pour lutter contre l'épidémie de coronavirus.
Désormais toutes les personnes de plus de 11 ans qui entrent en France doivent présenter un test PCR négatif de moins de 72 heures, à l'exception des travailleurs frontaliers.
L'annonce du premier ministre a eu pour conséquence de faire chauffer le téléphone entre les autorités politiques sarroises et françaises. Christophe Arend, député La République en Marche et président du bureau français de l'assemblée parlementaire franco-allemande, a tout de suite appelé Matignon pour demander des mesures d'adaptation aux réalités des territoires frontaliers. Car demander la production d'un test PCR négatif aurait eu pour conséquence des contrôles systématiques aux frontières et comme ni les français ni les allemands n'ont les moyens d'assurer ces contrôles à tous les postes frontières, cela aurait inévitablement conduit à une fermeture partielle de la frontière entre la Moselle et la Sarre ou la Rhénanie-Palatinat. C'est justement le scénario du printemps dernier que le député de Forbach voulait absolument éviter.
C'est une victoire pour l'idée européenne.
"Je salue le gouvernement d'avoir entendu nos demandes. Je ne voulais aucune fermeture de poste frontière. Cela dit, des contrôles à distance -en amont et en aval de la frontière- vont être menés."
Dérogations pour les frontaliers
C'est le dimanche 30 janvier qu'un décret a instauré des dérogations à la présentation d'un test PCR négatif.
Sont donc exemptés, les travailleurs frontaliers, les chauffeurs routiers dans l'exercice de leur activité et les résidents frontaliers pour des déplacements de moins de 24 heures et à condition de rester à moins de 30 kilomètres du domicile.
Concrètement, cela veut dire qu'il est toujours possible d'aller faire ses courses de l'autre côté de la frontière en Sarre ou en Rhénanie-Palatinat et que nos voisins allemands peuvent de la même manière venir côté français faire leurs emplettes dans la zone frontalière.
En revanche, un habitant de Metz ou de Nancy devrait en toute logique pouvoir présenter un test PCR négatif. C'est donc la notion de bassin de vie en zone frontalière qui a été prise en compte, c'est à dire une réalité quotidienne pour les habitants qui vivent de part et d'autre de la frontière comme le raconte ce Sarrois, Olaf.
"La frontière doit rester ouverte. Les français viennent faire leurs courses ici, en Allemagne et moi je me rends en France pour voir des amis". Pour cette autre Sarroise, Brigitte: "J'espère que cela ne sera plus fermé. Nous sommes une région frontalière, nous sommes l'Europe, tout est proche, tout est extrêmement lié".
Les habitants vivant en zone frontalière restent très attachés à cette liberté de circulation. Elle est pour l'instant maintenue entre la Moselle et la Sarre, de même qu'entre la Moselle et le Luxembourg.