Stoïques, sur les bords de piste, 5 juges observent les couples qui évoluent devant eux. Port de tête, tenue, maquillage, précision des pas... chaque détail compte. Venu de Colmar, Yoan Rodriguez, ancien danseur, est juge depuis 3 ans.
Yoan Rodriguez vient de Colmar. Il fait partie des 14 juges présents les 2 et 3 février au Criterium national de danse sportive de Villeurbanne. Ils sont 5 sur le bord de la piste à scruter les danseurs. " Avant je dansais bien-sûr, comme les autres, mais maintenant, je suis juge et j'enseigne." La danse a séduit Yoan tout petit, à l'âge de 6 ans. C'est son oncle qui lui a montré le chemin.
Il s'amusait à nous montrer des pas de danse dans le salon de mes parents. J'ai adoré et 2 ans plus tard je commençais mes premières compétitions.
Pendant plusieurs années, Yoan pratique les 10 danses sans exception. Un entrainement intensif de près de 6 heures par jour. Mais aujourd'hui, père de famille, un tel engangement est devenu trop contraignant. Pour ne pas laisser tomber complètement l'ambiance des concours, il est juge trois fois par an.
Tout est important
Tout est important, mais ce qu'ils regardent en premier ce sont les fondamentaux :
la posture générale, les pieds et le rythme en accord avec la musique. Après, tout ce qui ajoute de la précision et de la clareté joue en faveur des danseurs.
Les différences de taille n'ont aucune incidence. Certains couples ont plusieurs centimètres d'écart et sont accordés à merveille, d'autres de même taille, peuvent ne pas s'accorder du tout !
Les corps parlent !
Et le petit truc en plus alors ? C'est quoi ? "C'est le travail" assure Yoan. C'est comme pour un pianiste ou un comédien. Le travail fait la différence et donne la liberté. Les corps parlent. Certains racontent une histoire, d'autres récitent encore une leçon. Ça se voit très vite. Ceux qui travaillent leurs gammes gagnent en assurance et en aisance.
Les danses les plus techniques sont le Slow Fox et la Samba. Ne pas tenir le rythme est éliminatoire.
5 secondes par couple
Il faut être rapide et concentré. Devant leurs yeux, ils ont 1 minute 30 pour juger les 12 couples qui dansent. Soit 5 secondes par couple. Avec si peu de temps pas question de noter. Ils se contentent de choisir ceux qu'il souhaitent voir continuer la compétition. C'est par élimination que le classement se construit jusqu'en finale.
Pour en savoir plus sur les juges, suivez notre rencontre avec Johanna River, juge nationale, à partir de 10 minutes dans la vidéo suivante :