DECLIC : de la détention vers la liberté il n’y a qu’un pas

Depuis dix ans, l'assocation DECLIC (demain ensemble sur les chemins de la liberté, de l'insertion et de la citoyenneté) accompagne les détenus en fin de peine vers le chemin de la liberté. Elle leur propose une randonnée mensuelle dans les Vogses. Un moment unique pour eux. 

Samedi 12 août 2017, il est 9 heures. Les portes s’ouvrent. Devant le centre de détention d’Oermingen, cinq hommes franchissent le portail.  Ils sont sans menottes, sans surveillants, libres… mais seulement pour la journée. Pour les accueillir, les bénévoles de DECLIC.

L’association Demain ensemble sur les chemins de la liberté, de l’insertion et de la citoyenneté est née en Alsace il y a 10 ans. L’idée, faire randonner des détenus dans les Vosges pour préparer leur réinsertion.

« C’est une bouffée d’air frais pour nous cette sortie. Je l’attends depuis des semaines. C’est une parenthèse dans notre détention… Ça nous fait tellement de bien mais ça passe tellement vite ! », confie Christophe* l’un des détenus.

Un sas entre la détention et la liberté



La première marche DECLIC s’est déroulée l’été 2008. A l’époque, la sortie durait 34 jours avec 700 km à parcourir à raison de 20 à 30 km quotidiens. Au terme de cette expédition, les détenus ne retournaient pas en prison mais été libérés.  Un réel sas entre la détention et la liberté.
Aujourd’hui, par manque de temps, les sorties ne durent qu’une seule journée. Un temps fort pour les détenus. Un entre-deux monde, pour réapprendre le goût de la liberté, petit à petit et la loi du vivre ensemble.


Michel* participe depuis 3 ans à ces marches. Un moment sacré pour lui. Une occasion unique de se retrouver face à la nature, la verdure…


« On ne s’imagine pas à quel point être isolé de la nature, des paysages peut-être dur. Du coup quand on est dehors on profite de cette beauté, des différents horizons. Ça nous aide aussi à accepter la prison et à mieux vivre la détention. »


Mieux préparer la sortie


Ces marches sont aussi l’occasion de préparer la sortie. Philippe*, y pense déjà. Il aimerait se reconvertir dans la soudure et ouvrir sa propre entreprise.


« Avec les accompagnateurs on parle de nos projets. Ce que l’on souhaiterait faire après la prison. Ils nous aident, nous conseillent. C’est un plaisir de partager ces moments avec eux. Ils ne nous jugent pas, au contraire, ils nous soutiennent. Ça fait du bien de ne pas être perçu comme un détenu mais comme une simple personne ».


Pour Jean Lefebvre, vice-président de l’association, la marche n’est pas choisie au hasard.


« On fait randonner les détenus, non pas pour les fatiguer mais car cela a de réelles vertus. En parcourant tous ces kilomètres, les marcheurs font un travail physique mais aussi mental. Un travail sur eux-mêmes. Ça leur permet de se remettre en question, dans un environnement auquel ils ne sont pas habitués. »


Lutter contre les préjugés sur le monde carcéral



Mais grâce à ces randonnés les accompagnateurs ont l’ambition de lutter contre les préjugés que l’on se fait des détenus. Myriam Mock est accompagnatrice bénévole depuis deux ans.


« C’est mieux vu de faire du bénévolat avec des personnes handicapées, des jeunes que des prisonniers. On a beaucoup trop de clichés sur le milieu carcéral. Cela doit cesser. Par nos actions, on essaye de montrer que les détenus sont avant tout des Hommes, avec un cœur. Tout le monde a le droit à l’erreur. On s’en fout de ce qu’ils ont fait. Ils ont été punis. Maintenant il faut les aider, les accompagner vers la liberté


Aujourd’hui l’association compte une centaine de bénévoles et intervient dans les trois prisons alsaciennes d’Oermingen, d’Ensisheim et de l’Eslau.

Depuis 10 ans l'association alsacienne DECLIC propose aux détenus en fin de peine de randonner dans les Vosges. Le but : préparer leur réinsertion.

 

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