Après trois semaines de déconfinement, la vie sociale et associative reprend tout doucement. Les activités rassemblant du public ne sont toujours pas autorisées, mais à Dingsheim, les bénévoles des clubs et des associations (foot, vélo, photo... ) retrouvent peu à peu leurs loisirs favoris.
 

Il y a foule en ce début d’après-midi ensoleillé aux portes de Dingsheim (pas sur-Souffel, Bas-Rhin). En arrivant de Strasbourg, nous suivons scrupuleusement les consignes reçues par mail : « En arrivant à Pfulgriesheim, suivre la rue principale en direction de Pfettisheim et descendre la rue de la Citadelle, la dernière à gauche avant la sortie du village, pour arriver à la rue de Truchtersheim », et nous tombons sur une dizaine de paparazzi. Boîtiers en main, trépieds à proximité, ils sont éparpillés de part et d’autre de la route et travaillent sur le thème du jour, le coquelicot.
 

C’est la toute première sortie du club photo de Dingsheim depuis la mi-mars. En deux mois de confinement, ses membres ont largement eu le temps de faire des clichés ; des photos de fleurs, de jardins essentiellement, en raison de la limite de sortie à un kilomètre. « J’ai fait une série sur le muguet », rapporte Claudine Lheureux. « Une autre sur les boutons de fleurs qui s’ouvrent, ce sont des sujets qui reviennent souvent chez les photographes, on prend ce qu’on trouve quand on est confiné... Mais au bout de deux mois dans le jardin à « faire » des petites fleurs, on avait envie de voir autre chose et surtout d’avoir de l’espace, de grands espaces ! », enchaîne la photographe.

Les blés sont encore verts, créant un joli contraste avec le rouge des coquelicots. Mais les épis et les fleurs dansent au gré du vent. Cela ne fait pas l’affaire de nos amateurs qui essayent de capturer la délicatesse et la fragilité des pétales. « J’ai réglé mon appareil de manière à ce que le vent ne me gêne pas. C’est l’avantage de maîtriser le mode « manuel », de pouvoir choisir la vitesse et l’ouverture du diaphragme », explique Claudine.
 
Alors que la photographie pourrait apparaître comme un loisir solitaire, les 42 membres du club photo de Dingsheim pratiquent leur activité favorite en groupe. « Habituellement, on se voit trois fois par semaine, on a un sujet par mois qu’on définit ensemble, on fait aussi des formations... [Le confinement, ndlr], c’était un coup d’arrêt assez brutal car on est une association où chacun prend des initiatives », explique le président, Clément Bottlaender. « Cette dynamique d’échanges d’idées et de savoirs, en matière de photo, c’est énorme, c’est ce qui manque », poursuit Claudine. « Ça me manquait par ce que c’est sympa de se retrouver, d’avoir des thèmes communs, des discussions techniques, de montrer ce qu’on a fait pour avoir les commentaires de chacun, les suggestions… », développe Dominique Philbert.

Néanmoins, le confinement a également inspiré ces fondus d’images. Ainsi Dominique a immortalisé le mouvement des étoiles dans son quartier. Le rendu est impressionnant, nous l'avons utilisée en une de cet article. « C’est une pause très longue pendant une heure, on prend plusieurs photos qui se succèdent et après, on empile pour voir le mouvement des étoiles par rapport à la Terre. » Comme pour exprimer que pendant que l’être humain était mis à l’arrêt forcé, la Terre elle, continuait de tourner.
Malgré cette première sortie, le club n’a pas repris son rythme de trois rencontres hebdomadaires. « J’ai essayé de savoir quand le centre culturel allait rouvrir, pour qu’on fasse nos réunions dans une salle un peu plus grande, avec de l’espacement, mais pour l’instant, on n’a pas le feu vert officiel, donc on attend », détaille le président. « Beaucoup piaffaient d’impatience pour sortir à nouveau dans la nature, beaucoup font des voyages voire de très grands voyages, donc vivement le retour à la normale ! Pour nous l’important, c’est le partage ».

Les photos des membres d'ISO 67, le photo club de Dingsheim, à faire défiler ici :


La séance touche à sa fin et nous découvrons l’autre motivation du club photo : tout le monde se retrouve sous un arbre pour déguster les fraises et les clafoutis rapportés par Jojo (recette à retrouver en fin d'article). « Moi, je suis la mamma gâteau, je rapporte toujours des gâteaux », sourit-elle. « Et mangez tout ! Je ne rembarque pas les fraises sur mon vélo ».
 
Voilà que surgissent, derrière une petite montée, les cyclotouristes du "Vélo loisirs de la Souffel". Et ils n'ont pas fini de la monter et la remonter, la côte : c'est qu'il en faut des images, pour un reportage télé ! Encore un passage, puis un autre, caméra posée sur le sol : "Vous pouvez passer tout près de moi... Sans rouler sur le matériel ! "

Eux aussi ont droit de se retrouver, depuis le 11 mai, par petits groupes de dix, pour parcourir les routes de la région, jusqu'à présent dans la limite des 100 kilomètres, qui sera levée dès le 2 juin. Aujourd'hui, ils sont cinq, casques, maillots colorés, vélos bien huilés, emmenés par leur chef de file, Jean-Michel Scheftel. Le temps de saluer leurs collègues photographes, il en profite pour nous expliquer comment est organisée la plus grosse association du village, qu'il préside : l'ASCSL, l'association Souffel culture, sports et loisirs. 300 membres, une vingtaine de sections, de la poterie à la photo, en passant par l'oenologie, l'anglais, les danses du monde ou encore le tennis de table... On ne peut pas toutes les citer, mais toutes rendent la vie associative riche et variée à Dingsheim et Griesheim (sur-Souffel). Même si elle est toujours en grande partie à l'arrêt ces temps-ci.

Les activités en intérieur restent interdites. Les sports collectifs en suspens. Le ministère a édité un guide de recommandations détaillé. Les passionnés trouvent le temps long. Prenez les Stiegler, père et fils : privés de ballon rond depuis bientôt trois mois. En tout cas limités à leur jardin. Alors Jules, Clément et Martin enchaînent les petits matches à la maison.
 
Au stade communal de Dingsheim-Griesheim, c’est la soupe à la grimace. Les cadres de l’ASDG  se sont retrouvés au club house à notre demande, mais impossible pour le club de foot de reprendre toute activité pour l’instant. Le stade du village reste bien vide.
 
Jean-Luc Filser, l'incontournable speaker du Racing Club de Strasbourg Alsace, habite le village. Il est vice-président du club et se charge des présentations avec sa gouaille habituelle. « Patrice, le président. Phil, l’arbitre. Bubu, le chef cuisinier de la terre entière. Chris, l’homme à tout faire. Jo, l’historien et moi tu m’oublies aujourd’hui ! »

Tout le monde s'installe autour des photos. 2020 s'annoncait comme une année marquante pour le club, celle du centenaire de la création. Tout était prêt : la plaquette, la fête et peut-être même les glaçons... Mais tout tombe à l'eau. Le président Patrice Boehler est très ému, mais il essaie de plaisanter : « Le centième anniversaire est reporté à l’année prochaine. On va faire le 101ème anniversaire au mois de juin [2021]. De toute façon, on n’a pas le choix. Fin d’année, c’est trop court. Même au niveau foot, on ne sait pas où on va aller, ils parlent du mois de septembre mais on ne sait pas. Organiser cette fête au centre culturel par exemple, je ne veux pas, je veux que ça se fasse ici au club. Le foot, ça se fête au foot."
 
"On a vécu ça très mal parce que... Il n'y avait plus rien. Comme on est un peu la seule association qui fait tourner la vie du village, du jour au lendemain, on n'a plus eu le droit de venir au foot, même d'ouvrir le club house, ça a été très difficile", témoigne Patrice Boehler, le président du club de l'ASDG. 

Geoffrey Diebold est un enfant de Dingsheim et il est passionné d'histoire : « Le club a été créé en 1920, ce qui en fait le plus ancien club du Kochersberg. D’un point de vue sportif, l’ASDG a terminé deux fois champions d’Alsace, la première fois en 1935-1936 et ensuite en 1975-76." Mais le club est surtout un vecteur essentiel de la vie du village grâce aux événements qui y sont organisés tout au long de l’année. Parmi les temps forts, les 24 heures de l'ASDG, un match géant qui s'était déroulé 24 heures durant, en 2018 et 2019, au profit de la lutte contre le cancer du sein, via l'association Femmes de foot. "On avait transpiré pendant 24 heures mais c'était pour la bonne cause, se souvient Geoffrey. On sait pourquoi on l'avait fait."
 
"La mairie, l’église et le club de foot, c'est un peu le trio essentiel dans un village ?" l'interroge Karine. "Oui, c'est ça", confirme Geoffrey. "Il ne manque plus que le bistrot même si on peut boire un coup ici. Il y a un vrai manque cette année : le centième anniversaire, le marché aux puces, le feu de la Saint-Jean."  Jean-Luc Filser est du même avis, mais il tempère l'impatience collective pour la reprise avec le sourire : "Il est urgent d’attendre que ça bouge d’en haut. On fera un vieux centenaire, on aura 101 ans."

Le rendez-vous est pris. "Save the date" comme dit Jean-Luc Filser. Car ce qui réunit les associations de Dingsheim, c'est l'esprit solidaire et collectif. Le président de l'ASDG a repris le fameux proverbe dans la plaquette du centenaire du club : "Seul on va plus vite, ensemble on va plus loin". Pour notre part, nous revenons la semaine prochaine pour un ultime épisode "bilan" à Dingsheim.

Voici le quatrième épisode de la série "Déconfinement à Dingsheim" :

Parce que tout comme les autres habitants de Dingsheim, les bénévoles sont attachants, parce qu'ils ont de belles histoires à raconter et de belles photos à montrer, Karine et Lionel ont eu du mal pour limiter la durée finale du reportage aux trois minutes et quelque fixées pour la diffusion télé. Vous pouvez découvrir ici la version "longue" de ce quatrième épisode. 

Les précédents épisodes à revoir ou/et à relire par ici :

Déconfinement à Dingsheim, le making-off du quatrième épisode en diaporama

Après quatre journées de reportage à Dingsheim et à Griesheim-sur-Souffel, nous commençons à bien connaître le village et ses sympatiques habitants. Tournage, interviews... Cette fois-ci, ce sont les membres du club photo qui nous ont "shootées" en pleine action. Voici donc quelques images des coulisses de notre travail. A faire défiler !
 A la semaine prochaine !
La recette du clafouti aux cerises de Jojo
Jojo transforme toujours les recettes, mais voici la base de ses clafoutis aux cerises :

Ingrédients : 700g de cerises bien mûres, 2 oeufs + 2 jaunes d'oeufs, 5 cuillerées à soupe de farine, 5 cuillerées à soupe de sucre roux, 1/4 de litre de lait, 60 grammes de beurre et une pincée de sel.
 
  • Lavez et équeutez les cerises
  • Allumez le four th. 6/7 (180/200 degrés C°)
  • Dans un plat à tare, mettez le beurre puis enfournez-le
  • Battez les oeufs, ajoutez la pincée de sel et le sucre
  • Jetez la farine en pluie
  • Mélangez bien jusqu'à obtenir un liquide épas et onctueux
  • Sortez le beurre fondu du four, ajouez-le au liquide avec le lait
  • Ajoutez les cerises à la préparation
  • Versez la préparation dans le plat beurré, enfournez 45 minutes et saupoudrez de sucre
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