Le parquet de Colmar a requis mardi un non-lieu à l'encontre d'un gendarme qui avait tué par balle en août 2014 près de Colmar un détenu qu'il escortait, estimant qu'il se trouvait en situation de légitime défense, a-t-on appris mercredi auprès des avocats.
"J'espère que le réquisitoire du procureur mettra fin définitivement aux rumeurs tout à fait infondées qui existaient concernant le comportement du gendarme", a déclaré à l'AFP son avocat, Me Thierry Moser. "Bien qu'il ne soit nullement responsable sur le plan judiciaire, il ressent ce drame, moralement parlant, comme quelque chose de très lourd à porter", a-t-il ajouté.
Le gendarme dispose dans ce dossier du statut de témoin assisté, le juge n'ayant pas prononcé sa mise en examen, alors que le procureur l'avait requise pour "violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner". Peu après les faits, le parquet avait expliqué que le détenu avait soudainement agressé la gendarme assise avec lui à l'arrière de la voiture et tenté de prendre son arme de service.
Le gendarme qui conduisait avait alors arrêté le véhicule sur la bande d'arrêt d'urgence, puis tenté en vain de maîtriser le détenu avec son bâton de défense, avant de faire usage de son arme à feu. Renaud Bettcher, avocat d'une des parties civiles, s'est dit "parfaitement indigné" par le réquisitoire de non-lieu et a souligné qu'il ferait appel si le juge suivait le parquet. "Il ne peut y avoir légitime défense qu'à la condition qu'il y ait danger de mort", a-t-il souligné. Or "(le détenu) n'a jamais eu l'arme en main, les relevés d'empreintes digitales et génétiques le montrent", a-t-il dit.