Après près deux journées d'audiences consacrées au dossier Céline Gillet, l'épouse de l'accusé, les conséquences de sa mort demeurent obscures.
Cela fait presque quatre heures, ce jeudi 15 avril en fin d'après-midi, que Gilbert Mouthon, expert vétérinaire, est entendu par la cour d'appel de Reims. Durant cette huitième journée de procès, les jurés s'évertuent à élucider les circonstances de la mort de Céline Gillet, le 3 janvier 2012, écrasée par une vache selon son époux. Mais Gilbert Mouthon doute de cette version. Selon lui, une vache ne peut pas tomber sur son train arrière comme l'avance l'accusé. "Je n'en ai jamais vu, assure-t-il. En parlant avec mes anciens confrères qui avaient une très grosse habitude, on s'est dit que ces chutes ont toujours eu lieu avec des vaches en chaleur, qui se chevauchent et glissent."
La veille, le docteur Spitakis affirmait que "seule une autopsie aurait pu déterminer les causes exactes du décès" de Céline Gillet. Autopsie qui n'a jamais été pratiquée, car elle n'a pas été demandée par le médecin qui a constaté le décès. A la barre mercredi, ce dernier avouait : "C'est une erreur. Il était tard. J'ai passé la journée à tenter de sauver cette dame..." Plus de neuf ans après les faits, sans autre témoin que l'accusé, qui pointe régulièrement les lacunes de la reconstitution effectuée en 2015, l'énigme semble difficile à résoudre. Voici ce qu'il faut retenir de cette journée de procès :
>> Pour tout comprendre du procès de Philippe Gillet, lisez notre article
- "Je m'oppose à ce qui m'est reproché." On n'a encore peu entendu l'accusé depuis le début de ce procès en appel, le mardi 6 avril. Après un début d'audience tumultueux ce jeudi, Philippe Gillet devait être entendu à la barre pour livrer sa version sur les faits qui lui sont reprochés. Il est accusé de l'assassinat d'Anaïs Guillaume, son ex-employée de 20 ans sa cadette, avec qui il a également eu une liaison. Il est également jugé concernant la mort de son épouse, Céline Gillet, dont les circonstances demeurent mystérieuses. Dans cette partie du dossier, il est accusé de "violences ayant entraîné la mort". Il sera finalement entendu vendredi.
- Philippe Gillet condamné à une peine illégale en première instance. Lors du premier procès en avril 2019, l'agriculteur ardennais était acquitté pour la mort de son épouse. En revanche, il a été condamné à une peine de 22 ans de réclusion criminelle pour le meurtre -et non l'assassinat- d'Anaïs Guillaume. Une peine illégale puisque non prévue par le code pénal.
- Le verdict attendu dans la semaine du 19 avril. Le plan d'audience prévoit que le verdict sera rendu le mardi 20 avril, au terme de trois semaines d'audiences, un délais hors norme pour la région.