La secrétaire nationale d'Europe Écologie-Les Verts (EELV), Emmanuelle Cosse, a dénoncé jeudi en Alsace l'"absurdité économique et écologique" d'un projet de contournement autoroutier de Strasbourg, aussi "inutile" à ses yeux que celui de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes.
Sur les parois de la cabane, les opposants ont écrit "GCO, NDDL: même combat", ou encore "L'autoroute inutile". "C'est quoi cette manière de vouloir imposer des projets comme ça, uniquement pour le plaisir du béton?", s'est emportée la patronne des Verts, pour qui "la réponse aux bouchons, ce n'est pas de construire plus de routes". Le projet de GCO, né dans les années 1970 mais régulièrement abandonné avant d'être relancé à la fin des années 1990, a pour but de délester l'actuelle autoroute A35, régulièrement engorgée, qui dessert la capitale alsacienne.
Après de multiples rebondissements, le gouvernement vient de concéder à une filiale du groupe Vinci la construction de cette rocade de 24 km, qui sera payante (contrairement à la plupart des axes autoroutiers en Alsace). Alors que ses partisans avancent une baisse du trafic et de la pollution autour de Strasbourg, ses opposants mettent en doute son utilité, soulignant aussi son coût élevé et des conséquences néfastes pour l'environnement.
En cause notamment, la consommation de nombreuses terres agricoles et la mise en danger d'espèces protégées, dont le grand hamster d'Alsace. "Notre parti relaie ce combat depuis toujours", a souligné Mme Cosse, même si, jusqu'à présent, la contestation a surtout été médiatisée localement. Désormais, "ce sujet mérite aussi d'être pris en compte dans le débat national", a appuyé Alain Jund, adjoint (EELV) au maire de Strasbourg. Comme l'aéroport nantais, le dossier GCO constitue d'ailleurs en Alsace une pomme de discorde entre PS et Verts: le maire (PS) Roland Ries le soutient.