Depuis la fin mai, plusieurs troupeaux de brebis ont subi des attaques, vraisemblablement par un loup, de retour en Alsace, après avoir totalement disparu à la fin du 19ème siècle. Les éleveurs tentent de trouver des solutions. Pas simple, d'autant que l'animal est une espèce protégée en Europe.
Dans son "plan loup", l'Etat s'est fixé comme objectif d'atteindre 500 loups d'ici 2023. L'animal est de retour en France depuis quelques années après avoir totalement disparu de notre territoire à la fin du XIXe siècle. Une bonne nouvelle, qui inquiète toutefois les éleveurs ovins. Ils sont 90 en Alsace. Depuis fin mai, certains d'entre eux ont vu leurs troupeaux de brebis être attaqués par le loup dans les environs de Ranrupt, dans la vallée de la Bruche (Bas-Rhin). Des brebis, des boucs et des agneaux sont morts ou ont disparu.
Une situation qui a obligé la préfecture du Bas-Rhin à installer une cellule de veille. Le plus grand nombre de loups a été remarqué entre Sâales et Schirmeck et dans la vallée de Saint-Amarin. Depuis quelques années, les canidés migrent depuis l'Italie en direction du Nord de l'Europe. Une autre souche originaire d'Europe de l'Est s'est installée en Allemagne.
"Nos modes d'élevage ne sont plus faits pour cohabiter avec le loup"
La chambre d'agriculture conseille d'installer des clôtures électriques pour protéger les troupeaux. Pas suffisant selon les éleveurs. "Notre forêt n'est plus adaptée à ces animaux. Et nos modes d'élevage ne sont plus faits pour cohabiter avec le loup", explique Stéphane Huchot, éleveur de 1.400 bêtes à Preuchsdorf, pour lequel certains de ses collègues sont "perdus"."Nous avons mis en place un système de production local - à la demande des consommateurs - ainsi qu'un élevage extensif. On ne peut pas avoir d'un côté, des animaux élevés à l'extérieur et de l'autre côté, un loup qui mange nos bêtes. Cela ne va pas", regrette-t-il. La menace du loup, espèce protégée en Europe, est plus que jamais d'actualité.