Il y a un mois la Moselle était pointée du doigt, placée dans les départements où le taux d’incidence du virus était le plus élevé. Ce mardi 23 mars, les autorités tenaient un point presse sur la situation sanitaire. Si les chiffres se sont un temps stabilisés, ils recommencent à augmenter.
"Pour l’instant, nous sommes en dessous des indicateurs nationaux. Il n’y a pas lieu d’envisager des mesures de freinage", rassure Olivier Delcayrou, le secrétaire général de la préfecture de la Moselle. Ces "mesures de freinage", c’est le nouvel élément de langage pour décrire le confinement allégé auquel sont soumis seize départements français dont l’Ile-de-France.
Dans l’œil du cyclone, il y a quelques semaines, la Moselle a connu un répit, notamment grâce à la dotation supplémentaire de 30.000 doses de vaccins. Avec 13,5 % de Mosellans qui ont au moins reçu une première injection, le département est désormais le plus couvert du Grand-Est.
Malgré tout, depuis quelques jours, les courbes repartent à la hausse. Le taux d’incidence qui a longtemps stagné autour de 265 est désormais remonté à 290,7 (nouveaux cas pour 100.000 habitants sur sept jours). 292,5 même, sur la Métropole de Metz. La part des variants, notamment le variant anglais, est toujours en progression (42% de variant anglais désormais et 37% de sud-africain).
Elément positif : le taux de positivité (part des personnes positives parmi celles testées) reste bas (4,7 en dessous de la moyenne nationale) et le taux de dépistage est important. "Les tests expliquent que le taux d’incidence, même s’il augmente, n’explose pas. On parvient à casser les chaînes de contamination en repérant les cas vite", précise Lamia Himer, la déléguée territoriale de l’Agence régionale de santé (ARS).
La situation hospitalière reste tendue, "sur un plateau haut". 582 personnes sont actuellement hospitalisées pour Covid en Moselle. La barre des 2.000 personnes décédées dans le département -depuis le début de l’épidémie en 2020- a été franchie.
Vigilance
"Il faut continuer à être vigilants y compris dans la sphère privée", martèle la Préfecture,"
On sait que c’est difficile, en particulier pour la jeunesse, mais on voit bien que c’est notamment chez les jeunes que le taux d’incidence augmente."
Au cours de la semaine écoulée, 3.460 contrôles ont donné lieu à 96 contraventions pour non port du masque et 432 pour-non respect du couvre-feu. Quatre établissements publics ont également été verbalisés (ouverture de salles pour fêtes clandestines par exemple).
Samedi à #Thionville, 21 personnes surprises dans un restaurant malgré l'état d'urgence sanitaire .
— Police nationale 57 (@PoliceNat57) March 22, 2021
➡️21 verbalisations pour participation à rassemblement interdit
➡️11 verbalisations pour non port du masque
➡️1 verbalisation pour ouverture irrégulière d'ERP.
Restons #mobilisés pic.twitter.com/6GzCcIaSRR
Tests et vaccins
Les cinq centres de dépistage PCR à la frontière allemande devraient être réorganisés. Le constat a été fait que les frontaliers s’y rendaient surtout le dimanche pour attaquer leur semaine de travail mais que le reste du temps ils se tournaient plutôt vers les pharmacies.
Le dispositif expérimental du vaccicar itinérant qui sillonne les campagnes mosellanes depuis le 17 mars a permis de vacciner 250 personnes en une semaine à Romelfing, Fénétrange, Mittersheim et Albestroff. Aujourd’hui, il était basé à Morhange. Il sera vendredi dans les environs de Sarreguemines.
Mais pas plus d’éléments pour l’instant sur les vaccinodromes qui devraient ouvrir à l’image de celui prévu au Stade de France.
"Nous n’avons pas pour l’instant d’instructions officielles. On est en train de travailler sur la déclinaison en Moselle d’un méga-centre de vaccination", précise la Préfecture.