Environnement : la santé de toutes les rivières haut-rhinoises et de leurs bassins, analysée d'ici 2025

La fédération de pêche du Haut-Rhin a démarré en 2019 une analyse globale, jamais réalisée à ce jour, de l’état des lieux de toutes les rivières des vallées du massif vosgien et de leurs bassins. Sous la loupe des experts en ce mois de septembre 2020, la Lièpvrette.
 

Après avoir étudié la Thur en 2019, une équipe de scientifiques et de bénévoles est allée à la pêche en ce début septembre 2020 pour connaître l’état de santé de la rivière Lièpvrette, à Sainte-Marie-Aux Mines. Chaque fois que l’équipe de la fédération de pêche du Haut-Rhin étudie un cours d’eau, c’est le même processus. Equipés de bottes isolantes et de gants en caoutchouc, ils diffusent, par le biais d'une anode, un anneau au bout d’une perche, un courant électrique de 500 à 600 volts dans l’eau. Ils peuvent ainsi recueillir dans leurs épuisettes les poissons brièvement paralysés et les étudier.

"C’est une méthode d’inventaire qui permet d’échantillonner les poissons et c'est très important puisque les poissons sont un très bon indicateur pour connaitre l'état d'une rivère. Si les poissons vont bien, la rivière va bien. En analysant les espèces présentes et leur taille, on sait dans quel état est la rivière." explique Emilien Bordier, directeur de la fédération du Haut-Rhin pour la pêche et la protection des milieux aquatiques. Car les poissons sont ce que l’on appelle une espèce parapluie qui représente de nombreuses autres espèces comme les crevettes d’eau douce ou les larves de libellules.

Des prises du jour encourageantes ...et surprenantes

"On a découvert une communauté piscicole bien structurée, avec une bonne quantité de poissons" constate Ywen Namokel, responsable technique de la fédération de pêche du Haut-Rhin.  "On trouve des truites et leur poisson d'accompagnement, le chabot et des petits saumons, des tacons en plus grande quantité qu'attendue. C'est donc une bonne nouvelle."
 

Poids, taille et couleur sont notés pour tous les poissons. Quelques écailles et un bout de nageoire dorsale -qui repousse- sont prélevés sur les plus gros individus, puis étudiés au microscope pour déterminer leur croissance et filiation génétique.
 


Une filiation génétique pour quoi faire? 

"Si on a des populations de truites très isolées génétiquement par rapport à d'autres, la cause peut en être un barrage ou tout autre obstacle qui les empêche de circuler librement. L'idée consiste donc à supprimer ces obstacles pour que les poissons puissent circuler à nouveau librement." C'est un des grands objectifs de la fédération de pêche du Haut-Rhin, travailler à la protection des milieux aquatiques. Car préserver le milieu de vie d'une espèce est indispensable pour préserver l'espèce elle-même. Etude à l'appui, les spécialistes doivent ensuite convaincre les élus, les responsables d'entreprises et d'industries de prendre les bonnes décisions. Une bonne décision peut être de retirer certains obstacles sur la route des poissons ou ne plus polluer les eaux, bref, améliorer l'habitat de toutes les espèces qui vivent dans les rivières. Ces opérations d'analyse de rivières prennent à chaque fois une demi-journée à une équipe. Fédération du Haut-Rhin et fédération du Bas-Rhin coopèrent lorsque les rivières traversent les deux départements. Tous les poissons, les larves et petits mollusques sont relâchés après avoir été remis dans le cours d'eau, à l'endroit où ils ont été pêchés. D'ici 2025, l’ensemble des rivières des vallées du massif vosgien aura été analysé.

 
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