L'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a réclamé ce lundi 3 février à EDF une meilleure organisation de ses services centraux et des précisions sur son scénario de démantèlement de la centrale de Fessenheim.
Le réacteur n°1 de la centrale alsacienne doit être mis à l'arrêt le 22 février et le réacteur n°2 le 30 juin 2020. "Le niveau de détail du plan de démantèlement remis par EDF est insuffisant, compte tenu du délai très proche de l'arrêt définitif des réacteurs", remarque le gendarme du nucléaire dans une note d'information.
Les services centraux d'EDF pointés du doigt
"Les demandes de compléments concernent notamment la justification du scénario de démantèlement et de ses opérations préparatoires, l'état des équipements qui seront employés pour les opérations de démantèlement, ainsi que la gestion des déchets", précise-t-il. Par ailleurs, EDF doit encore "renforcer le pilotage du projet de démantèlement de Fessenheim afin de disposer d'une vision globale du projet" et "améliorer son organisation pour établir et valider les décisions structurantes pour le scénario de démantèlement, à partir d'hypothèses justifiées et formalisées", avance encore l'ASN.EDF s'engage à prendre "les mesures nécessaires"
"EDF fournira à l'ASN une mise à jour du plan de démantèlement de la centrale de Fessenheim d'ici avril 2020", a répondu le groupe dans une note
transmise Par ailleurs, EDF doit encore "renforcer le pilotage du projet de démantèlement de Fessenheim afin de disposer d'une vision globale du
projet" et "améliorer son organisation pour établir et valider les décisions structurantes pour le scénario de démantèlement, à partir d'hypothèses justifiées et formalisées", avance encore l'ASN.
EDF assure prendre "les mesures nécessaires" pour apporter à l'ASN les compléments d'information demandés, expliquant avoir "mis en place une organisation interne dédiée à la phase de préparation du démantèlement (2020-2025)" afin de "renforcer la coordination des différentes entités d'EDF dès la mise à l'arrêt des réacteurs de Fessenheim". Sur ces derniers points, les critiques de l'ASN ne portent pas sur le travail mis en oeuvre sur le site de la centrale nucléaire mais plutôt sur celui des services centraux d'EDF à Lyon.
Des années pour instruire le dossier de démantèlement
"Le site s'est bien mobilisé, il a à coeur de réaliser dans de bonnes conditions les opérations de préparation du démantèlement", avait ainsi souligné le président de l'ASN Bernard Doroszczuk lors de ses voeux à la presse le mois dernier. Mais le jugement de l'ASN est "moins favorable" concernant les services centraux d'EDF, avait-il indiqué. Le "plan de démantèlement" à jour, présenté à l'ASN par EDF en septembre dernier, présente les grandes lignes de sa stratégie pour l'arrêt de l'installation et son démantèlement. Sur cette base, l'ASN valide notamment les opérations préparatoires qui peuvent être réalisées entre la mise à l'arrêt et le démantèlement à proprement parler.Ce dernier ne pourra débuter pour sa part qu'après la publication d'un décret pris par le gouvernement sur la base d'un dossier beaucoup plus complet, nommé pour sa part "dossier de démantèlement". Il doit être déposé par EDF d'ici à l'été 2020 et sera instruit pendant plusieurs années.