Le réacteur n°2 de Fessenheim est maintenu à l'arrêt en raison d'une anomalie détectée sur un générateur de vapeur de la centrale nucléaire présentant une irrégularité de fabrication, a annoncé mardi l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN). (avec AFP)
EDF avait arrêté le réacteur le 13 juin dernier afin de réaliser des investigations complémentaires. "Aujourd'hui, nous ne sommes pas en mesure de statuer sur l'aptitude au service du générateur de vapeur actuellement installé sur le réacteur 2", a expliqué à l'AFP Julien Collet, directeur général adjoint de l'ASN. Les générateurs de vapeur sont des échangeurs de chaleur qui transforment l'eau du circuit secondaire du réacteur en vapeur pour alimenter
les turbines générant l'électricité. "L'ASN a suspendu le certificat d'épreuve (nécessaires à la mise en service, ndlr) qu'elle avait délivré à Areva en 2012", a annoncé l'ASN dans un communiqué. "La suspension du certificat d'épreuve, tant qu'elle n'est pas levée, entraîne le maintien à l'arrêt du générateur de vapeur et, par conséquent, celui du réacteur". Lire ici le communiqué de l'ASN
Areva a annoncé mardi, dans un communiqué, poursuivre "ses analyses afin de définir les mesures appropriées permettant de lever cette suspension". "Les analyses techniques conduites par les experts d'Areva ont conclu, à ce stade, que l'anomalie n'était pas préjudiciable à la sûreté de l'exploitation", selon le texte. Lire ici le communiqué d'Areva
Fin avril, Areva avait annoncé que des "anomalies" avaient été détectées dans le suivi des processus de fabrication au sein de son usine du Creusot. Ces anomalies ont été découvertes dans le cadre d'un audit qualité lancé en 2015, après la découverte d'un défaut dans la composition de l'acier de la cuve du réacteur EPR fabriquée dans cette usine. Pour le moment, 85 irrégularités ont été identifiées. Pour l'ASN, l'anomalie sur le générateur de vapeur "est le dossier le plus significatif en termes d'enjeux, de conséquences potentielles", a précisé son directeur général adjoint. "Si nous sommes amené à abroger le certificat, le générateur de vapeur ne pourra plus être utilisé", a-t-il précisé. L'anomalie de Fessenheim "ressemble un peu à celle de la cuve de l'EPR", précise Julien Collet."On est susceptible de trouver des concentrations en carbone trop élevées sur certaines zones d'un des composants du générateur de vapeur, mais pas seulement", a-t-il ajouté. Une trop forte concentration en carbone peut entraîner une moindre capacité d'un matériau à résister à un choc et à la propagation de fissures. "C'est un dossier qui va prendre quelques mois", a ajouté Julien Collet.