Le montant de l'indemnisation versé à EDF pour compenser la fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim sera défini par des experts indépendants", et non par l'Etat ou par le groupe, a assuré mercredi le ministre de l'Economie Emmanuel Macron.
"Ce n'est ni le gouvernement, ni M. Levy (Pdg de l'entreprise, ndlr) qui va définir le bon niveau de l'indemnisation", a souligné M. Macron, lors d'une audition devant la commission des finances du Sénat sur la politique de l'Etat actionnaire. "Ce sont des tiers experts, mandatés par les administrateurs indépendants, qui en bonne gouvernance (...) vont dire quel est le prix", a ajouté le ministre, jugeant inutile "de partir dans des débats abscons sur les chiffres".
Selon des documents obenus vendredi dernier par l'AFP, l'Etat a proposé une indemnisation de l'ordre de 80 à 100 millions d'euros à EDF en contrepartie de la fermeture anticipée de la centrale. Cette offre, formulée début mai par courrier par la ministre de l'Environnement Ségolène Royal à Jean-Bernard Levy, est bien en deçà des attentes du groupe, qui tablerait selon des informations de presse sur un dédommagement d'au moins deux milliards d'euros.
"L'Etat lui-même, au conseil d'administration d'EDF, n'aura pas voie au chapitre", a toutefois souligné M. Macron. "ce sera une expertise indépendante qui nous le dira", a-t-il insisté. Selon le ministre, le calcul du montant de l'indemnisation sera "assez simple". "C'est un calcul objectivable, en fonction de ce que l'ASN (autorité de sûreté nucléaire, ndlr) dira, de ce que les éléments de sûreté nous indiqueront et de ce que les expertises financières indépendantes donneront", a-t-il détaillé.
La fermeture de Fessenheim, promise par François Hollande lors de sa campagne présidentielle de 2012, est désormais fixée à l'horizon 2018. Le président du parti Les Républicains Nicolas Sarkozy a estimé lundi que la proposition d'indemnisation du gouvernement était une "insulte" pour l'entreprise et a assuré qu'en cas d'alternance en 2017, "Fessenheim ne fermera pas".