L’annonce a été faite jeudi 19 décembre 2019 aux salariés de ses usines de la Fensch dans une communication interne. Le numéro 1 mondial de l’acier va poser une vanne-guillotine au point de rejet F16, là où plusieurs phénomènes de pollution du ruisseau ont eu lieu ces derniers mois.
La dénonciation par la CGT de plusieurs épisodes de pollution de la Fensch a-t-elle accéléré les événements ? Elle avait donné lieu le mois dernier à un bras de fer tendu entre les syndicalistes et la direction du site de Florange. Les représentants du personnel avaient établi que deux incidents au moins à la cokerie de Serémange, lié aux débordements d’un bassin de rétention, avaient donné lieu à des pollutions de la Fensch. De l’acide sulfurique serait à l’origine des débordements.
Action ou réaction?
ArcelorMittal avait vivement contesté tout rejet direct d’acide dans la rivière, mais reconnait aujourd’hui implicitement que le terme de pollution n’était pas usurpé, et davantage conforme à la réalité de la situation que celui d’ "incidents" plusieurs fois évoqué.Les élus de la vallée, dont le maire de Florange, avaient révélé que près d’une dizaine d’épisode de pollution, aux hydrocarbures notamment, avaient été relevés par leurs services ces deux dernières années.
Les services de l’Etat, la Dreal en tête, n’étaient pas restés inactifs, puisque comme nous l’expliquions dès le 28 novembre, plusieurs arrêtés ont été pris par le Préfet de Moselle pour contraindre l’industriel à effectuer travaux et études sur son réseau d’eau. Le lendemain de nos révélations, ArcelorMittal nous apprenait que l’étude demandée depuis deux ans était postée le jour-même à la Dreal!
Fin des pollutions?
Dans sa communication aux 2.300 salariés de la Fensch, le numéro 1 mondial de l’acier nous apprend que des "opérations de nettoyage des réseaux sont mis en œuvre", ainsi que "des actions correctives et d’améliorations", sans en détailler le contenu mais en précisant "l’installation d’une vanne guillotine qui pourra être actionnée en cas d’incident, isolant ainsi les eaux à traiter à l’intérieur du site".Ce dernier point arrache un sourire à un bon connaisseur du dossier : "une vanne guillotine, ça coûte quelques milliers d’euros, et c’est pas très compliqué à installer, ils auraient pu le faire il y a longtemps déjà".
Par cette action, et les autres qui devraient suivre, la direction locale espère aussi la levée de l’astreinte administrative de 500 euros par jour, mise en place en mai 2019 et motivée par le Préfet de Moselle pour cause de retard dans la réalisation de l’étude des réseaux d’eau de la cokerie.