Une audience hors norme s'est tenue mercredi 23 mars 2016 au palais des congrès de Forbach. En tout 834 anciens mineurs demandent à être indemnisés au titre du préjudice d'anxiété auprès d'un juge départiteur.
Pour avoir été exposés pour certains de longues années à des produits toxiques, 834 mineurs, des anciens d'HBL demandent aujourd'hui réparation.
Parmi la dizaine de produits cancérogènes inhalés on retrouve l'amiante, le pyralène, le trichloréthylène, le benzène, les fumées, les goudrons ou encore les métaux lourds.
Les dossiers de tous ces mineurs dont une vingtaine sont décédés depuis le début de la procédure en 2013 sont examinés un par un pendant 2 jours à partir de mercredi 23 mars 2016. Par manque de place cette session extraordinaire a été délocalisée au palais de congrès de Forbach.
C'est un juge départiteur qui devra trancher cette question du préjudice d'anxiété, ce que n'avaient pas pu faire les juges prud'homaux l'an dernier. Un préjudice d'anxiété jusque là réservé aux victimes de l'amiante mais en février 2015 les prud'hommes avaient reconnu ce préjudice à d'autres mineurs lorrains employés par Lormines.
Quand on voit tous les gens qui meurent autour de soi on a peur. Je me demande si ça ne va pas m' arriver à moi aussi.
Il y en a beaucoup qui sont déjà partis. Marc Becka, mineur retraité
Un risque accru de développer une maladie professionnelle c'est ce que dénoncent les anciens mineurs. Des témoignages rejetés par le représentant de leur ancien employeur Charbonnages de France :
Les anciens mineurs ne vivent pas moins longtemps que le reste de la population, ils vivent plus longtemps. Chaque fois qu’un cancer survient dans la population minière on dit que c’est de ma faute ! Daniel Cadoux, liquidateur Charbonnages de France
Les demandes d'indemnisations oscillent entre 6 000 et 30 000 euros. 720 dossiers ont été examinés aujourd'hui. Une nouvelle audience aura lieu demain.
La décision a été mise en délibéré au 30 juin prochain.