Efforts financiers, coupes dans les emplois aidés, 80 km/h... Les décisions contestées de l'exécutif à l'encontre des collectivités territoriales se sont succédées en 2018. Matignon espère améliorer ces relations grâce à plusieurs rencontres avec les présidents de région, dont une ce 19 octobre.
Trois jours après un entretien avec le chef de l'État, Jean Rottner est reçu à Matignon ce vendredi 19 octobre. Le Premier ministre Édouard Philippe a invité à Paris le président du conseil régional du Grand Est ainsi que ses douze homologues de métropole afin de renouer un dialogue entre exécutif et élus régionaux, dont les relations ont empiré depuis le début de l'année.
Cette série de rencontres, ainsi que la nomination de Jacqueline Gourault à la tête d'un ministère "de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales", reconnue pour ses capacités d'écoute et de dialogue, a pour but de normaliser ses relations. Lors de sa prise de fonction, mardi 16 septembre, la nouvelle ministre a reconnu avoir pour objectif de "recoudre le tissu des collectivités territoriales".
Discussion franche avec les Présidents de régions aujourd’hui. J'en retiens une volonté partagée de construire ensemble une nouvelle méthode de travail. pic.twitter.com/NJA01VH7nn
— Edouard Philippe (@EPhilippePM) 19 octobre 2018
L'exécutif a tout intérêt à accéder aux requêtes des élus locaux, notamment les fédérations d'élus comme l'AMF (Association des maires de France), l'ADF (Assemblée des départements) et Régions de France, qui se sont placés, au terme d'une année où se sont succédés les dossiers houleux, parmi les premiers opposants à Emmanuel Macron.
La CNT boycottée
Il a notamment pour mission de faire revenir ces élus à la table de la Conférence nationale des territoires (CNT), dont l'instance de dialogue doit se réunir prochainement, pour une nouvelle conférence semestrielle en fin d'année.En septembre, un millier d'élus de collectivités locales ont lancé un appel solennel en septembre à Marseille pour "un État respectueux des collectivités". L'AMF, l'ADF et les régions, qui ont boycotté en juillet la CNT, martelaient pourtant leur volonté de retrouver des relations apaisées avec l'exécutif. Puis, le 14 octobre, la diffusion par le gouvernement d'une liste de maires qui ont augmenté le taux de leur taxe d'habitation (TH) a été perçue comme une "insulte" par les élus qui ont dénoncé "une méthode scandaleuse".
Plus généralement, ce début de quinquennat a été ponctuellement marqué par des crispations entre Paris et les collectivités locales, conséquences des coupes dans les emplois aidés, le coût exponentiel des aides sociales pour les départements, la suppression de la taxe d'habitation sans que la compensation pour les communes soit clairement définie, la limitation des dépenses des principales collectivités ou encore la limitation de la vitesse à 80 km/h sur les routes secondaires.