Selon l’INSEE, la population a en 2016 baissé pour la deuxième année consécutive dans le Grand Est. En cause : une natalité en berne, et des habitants qui quittent la région.
Les chiffres ont été publiés ce matin. Et ils ne sont pas très bons pour le Grand Est. Comme chaque année, l’INSEE a dressé le portrait démographique de la région. Population en baisse, natalité en diminution, solde migratoire négatif et espérance de vie plus faible que dans le reste de la France. Les données donneraient presque le bourdon.
3.000 habitants de moins en 2016
Au 1er janvier 2017, le Grand Est comptait 5.554.100 habitants. Soit 3.000 de moins qu’un an auparavant, une baisse de 0,17 %.
Sans surprise, les zones rurales sont les plus concernées. Au total, les Ardennes, la Haute-Marne, la Meuse et les Vosges ont perdu 7.000 habitants en 2016. Dans ces quatre départements, les soldes naturels et migratoires sont négatifs : c’est-à-dire qu’il y a à la fois moins de naissances que de décès, et plus d’habitants qui déménagent ailleurs que de personnes qui viennent s’installer.
La Meuse et la Haute-Marne sont d’ailleurs les deux départements les moins peuplés de la région, chacun représente un peu plus de 3% de la population totale du Grand Est (quand le Bas-Rhin représente à lui seul avec 20% des habitants de la grande région).
Une natalité plus faible
Les femmes de la grande région ont moins d'enfants que dans le reste du pays : on compte en moyenne 1,76 enfant par femme contre 1,89 en France. Le Grand Est est ainsi la troisième région la moins féconde, après la Corse et la Nouvelle Aquitaine.
En 2016, 58.500 enfants sont nés dans le Grand Est ... C'est 1.400 de moins que l'année précédente. Une tendance particulièrement marquée dans les Ardennes, la Haute-Marne, la Meuse et les Vosges.
En revanche, les deux départements d’Alsace ont gagné 4.700 habitants sur l’année, quasiment uniquement grâce à la natalité.
Population vieillissante et espérance de vie plus faible qu’ailleurs en France
Autre constat de l’INSEE : les personnes âgées sont légèrement plus nombreuses, comparées aux plus jeunes, que dans le reste du pays. On y compte ainsi en moyenne 83 personnes de plus de 65 ans pour 100 personnes de moins de 20 ans. Alors que la moyenne nationale est de 80 pour 100.
C’est dans la Haute-Marne et les Vosges que ces seniors sont proportionnellement les plus nombreux : les plus de 65 ans y représentent plus de 23% de la population. L’Aube et la Marne sont les deux départements les plus jeunes du Grand Est : les moins de 20 ans y représentent plus de 24% des habitants.
Dernier constat : l’espérance de vie est plus courte dans le Grand Est que dans le reste de la France. Avec 78,7 ans pour les hommes et 84,5 ans pour les femmes, la différence avec la moyenne nationale est respectivement de 7 mois et 10 mois.
Cette espérance de vie est d’ailleurs inférieure à 78 ans pour les hommes dans les Ardennes, la Marne, la Haute-Marne, la Meuse et les Vosges. Pour les femmes, c’est dans les Ardennes que l’espérance de vie est la plus faible, puisqu’elle n’y dépasse pas les 84 ans. Il faut noter que ces chiffres peuvent notamment s’expliquer par les différences de niveau de vie entre les populations des différents départements.
Cependant, l’espérance de vie progresse plus rapidement dans le Grand Est qu’ailleurs en France : depuis 2007, + 2,2 ans pour les hommes (contre 2,1 au niveau national) et + 1,2 ans pour les femmes (contre 1,1).