L'école Pop Up a ouvert ses portes en 2018 à Wittenheim (Haut-Rhin). Elle a été fondée par l'association "Lilou Debout". Destiné aux enfants handicapés moteurs, l'apprentissage se base sur les méthodes de l'éducation conductive.
Lilou a aujourd'hui 15 ans. Handicapée moteur, elle a connu son premier fauteuil roulant dès l'âge de 3 ans. C'est pour elle que sa mère, Gisèle Hoen, a cofondé l'association "Lilou debout". Il y a cinq ans, elle a décidé d'ouvrir une école à Wittenheim. L'école Pop-up.
"Nous avions rencontré un thérapeute hongrois qui pratiquait l'éducation conductive, raconte Gisèle Hoen. Et cela faisait énormément de bien à notre petite fille. Elle a doucement pris confiance en elle. Avant, Lilou était complétement passive. Mais j'étais sûre d'une chose : elle avait du potentiel. Et il fallait absolument le développer. "
Aujourd'hui, Lilou marche avec l'aide d'une thérapeute. Elle tient assise sur une chaise toute seule. Elle peut même aider ses parents dans certaines manipulations quotidiennes. Des progrès immenses. Un chemin incroyable.
Dans la salle d’activité louée par l’association "Lilou debout", à Wittenheim, Virág Czibók travaille avec les enfants. Elle est thérapeute, d'origine hongroise, comme le neuropédiatre András Petö. Ce dernier fut le premier à considérer le handicap comme un défi éducatif. C'est lui qui a mis au point l'éducation conductive dans les années 1940. Cette méthode s’adresse aux enfants (et adultes) handicapés moteurs. Sa finalité : l'autonomie fonctionnelle.
Ne pas se focaliser sur les manques, mais sur les progrès
"Ici, il n'y a pas de protocole, pas d'obligation, explique Virág Czibók. On peut déposer son enfant pour qu'il y passe une heure et demie. Chacun va à son rythme. On ne se focalise pas sur les manques, mais sur les progrès. On ne pointe pas les déficiences, mais les compétences." Elle parle aux enfants en anglais. Mais ça ne pose aucun problème. Ce sont les intonations de la voix, les signes, le regard, les encouragements qui comptent. Avant tout. Elle est la "conductrice".
L'éducation conductive est basée sur l'idée que, malgré l’atteinte neurologique, le système nerveux possède encore la capacité de former de nouvelles connexions neuronales. Cette capacité peut être utilisée avec des apprentissages actifs correctement « conduits ». La méthode permet aux enfants d’être accueillis dans une structure de type scolaire dans laquelle leur sont proposés des ateliers d’apprentissage. Les enfants sont appréhendés dans leur globalité. L'objectif est de gagner en autonomie, doucement, sans pression.
Rien ne vaut le sourire d'un enfant
Gisèle Hoen, fondatrice de l'école Pop Up
La Pop-up School est un lieu où l'enfant ayant des troubles moteurs se verra proposer une prise en charge précoce, basée sur le jeu. Ce qui lui permettra de progresser, de découvrir et d'activer son potentiel physique, cognitif et social. "Nous ne sommes pas en opposition avec ce qui se pratique ailleurs, insiste la fondatrice de l'école. Notre philosophie, c'est d'harmoniser la prise en charge d'un enfant handicapé moteur et de travailler en collaboration avec les autres institutions. Rien ne vaut le sourire d'un enfant". Et des sourires, ici, en cinq ans, il y en a eu beaucoup.