Le Groupe hospitalier de la région de Mulhouse et Sud-Alsace et l’Agence régionale de santé du Grand Est annoncent, ce mardi 3 septembre 2024, le redémarrage de l’activité de chimiothérapie à l’hôpital de Saint-Louis, à partir de fin septembre. C'est un soulagement pour les patients.
L’annonce était très attendue par la population et les élus du territoire ludovicien, fort de 80 000 habitants. Le redémarrage de l’activité de chimiothérapie à l’hôpital de Saint-Louis (Haut-Rhin) d’ici fin septembre. Le Groupe hospitalier de la région de Mulhouse et Sud-Alsace (GHRMSA) et l’ARS l’ont confirmé dans un communiqué de presse commun sur les projets d’offre de soins de l’hôpital de Saint-Louis.
Parmi les projets, le GHRMSA cite aussi l’augmentation capacitaire du service de médecine, le développement d’un secteur d’hospitalisation de jour, la création d’un hôpital de jour de psychiatrie de 15 places incluant une activité de pédopsychiatrie ou encore le développement d’activités d’hématologie en hospitalisation de jour et en consultation.
Le service de chimiothérapie de l’hôpital de Saint-Louis avait fermé en novembre 2023. Depuis neuf mois, les patients du territoire de Saint-Louis qui suivent un traitement de chimiothérapie sont redirigés vers l’hôpital de Mulhouse. Une situation éprouvante pour les malades, contraints à faire un trajet entre 35 minutes et une heure selon la circulation pour être traité.
La réouverture du service, une très bonne nouvelle pour les patients
"La réouverture pour moi, c’est excellent”, s’exclame Roselyne Detraye, patiente de l’hôpital de Saint-Louis. Traitée pour un cancer du sein il y a deux ans, Roselyne Detraye n’a pas connu la galère des allers-retours à Mulhouse. Le service de chimiothérapie était alors encore en place. Mais quand l’unité a fermé, elle n’a pas hésité à signer une pétition et à envoyer un courrier au ministère de la Santé.
"J’ai un ami qui a fait une récidive et doit tout le temps aller sur Mulhouse. Il faut savoir qu’au bout de 2h30 ou 3h de traitement, on est lessivé. Et le problème, c’est que les patients de Saint-Louis sont obligés de faire du covoiturage en taxi et doivent attendre encore que les autres aient fini. C’est long. On n'a qu’une hâte après une séance, rentrer chez soi et se reposer. Car la chimiothérapie, c’est fatiguant à l’extrême.”
Une joie partagée par Patrick Striby. Conseiller municipal de Huningue et conseiller communautaire de Saint-Louis Agglomération, il se bat depuis des mois pour que l’offre de soins de l’hôpital de Saint-Louis s’améliore.
En mai dernier, alors que l’unité de chimiothérapie était fermée depuis plusieurs mois, il avait lancé une pétition en ligne pour sa réouverture immédiate. En cinq jours, elle atteignait déjà les 22 000 signatures. Elle en est, ce mardi 3 septembre 2024, à plus de 26 000. Et cessera d’exister dès que l’unité de chimiothérapie de l’hôpital de Saint-Louis accueillera son premier patient, indique Patrick Striby.
Une pétition forte de 26 000 signatures
L’élu local est pugnace sur le dossier de l’hôpital de Saint-Louis. L’établissement, autrefois connu comme la clinique des trois frontières, a été repris en main au 1ᵉʳ janvier 2023 par le GHRMSA après avoir été placé en redressement judiciaire en 2022 en raison d’un endettement important. En quelques mois, patients et soignants ont constaté une dégradation de la prise en charge et se sont mobilisés.
En mai 2024, Patrick Striby avait dénoncé lors d’un conseil communautaire de Saint-Louis agglomération la dégradation de l’offre de soins de l’hôpital en pointant la fermeture du bloc opératoire, la fermeture de lits et de services, un licenciement massif et le dysfonctionnement des urgences.
“Depuis trois mois, je n'ai pas arrêté d’embêter tout le monde. Le lobbying commence à payer. Ce n’est pas à moi de le faire, mais j’aime défendre les dossiers. Il faut que ça bouge.” Patrick Striby est aujourd’hui soulagé. Heureux de constater que “pour la première fois, le GHRMSA et l’ARS donnent un calendrier, une perspective en termes de timing.”
En lançant la pétition, il dit avoir reçu 400 mails et SMS de gens de la région, “souvent les familles de malades qui n’acceptent pas cette situation, de la souffrance sur la souffrance. Maintenant le GHRMSA et l’ARS doivent aller jusqu’au bout. Cette affaire-là, je la considère comme en très bonne voie.”
Et de conclure, parce que son combat ne s’arrête pas là : “Dès que le premier patient sera soigné en chimio, la pression reviendra pour l’installation d’un bloc opératoire. C’est un travail à long terme.”