Trop peu de neige, et pas de repreneur : au Tanet, c'est période de vaches maigres. Le dernier exploitant de la station a fini par jeter l'éponge, et il n'y a personne pour lui succéder. Les remontées mécaniques vont donc rester à l'arrêt cette saison, et rien n'indique que la situation va s'améliorer. L'activité de ski alpin pourrait faire partie d'un passé révolu.
Y aura-t-il de la neige cet hiver au Tanet (Haut-Rhin) ? Une piste verte, deux bleues, trois rouges et une noire, qui vont rester désertes, car la neige a trop souvent fait défaut ces dernières années. L'or blanc a manqué. Résultat : quinze jours d'exploitation en moyenne au cours des cinq dernières années, et une rentabilité très insuffisante, malgré les subventions publiques. Du coup, il n'y a pas de candidat pour la reprise de la station, et les collectivités, CEA et communauté de communes de la vallée de Munster, refusent d'investir à fonds perdus.
"Étant donné la conjoncture économique - financière et budgétaire - on ne peut pas se permettre des dépenses qui ne sont pas gérables, et donc on a décidé de ne pas donner suite à cette saison 2024-2025 pour le ski alpin" reconnait Monique Martin, la présidente du syndicat mixte des stations de montagne de la vallée de Munster. Le ski alpin, une activité devenue incompatible avec les effets du changement climatique. Dans son dernier rapport, la Cour des Comptes estime d'ailleurs que toutes les stations seront impactées à l'horizon 2050.
/regions/2024/10/09/whatsapp-image-2024-10-09-at-11-42-58-6706a9d734f2e809650985.jpeg)
Au Tanet, on pense déjà à la suite. Comment s'adapter à cette nouvelle réalité météorologique ? " Il y a une réflexion qui est en cours par rapport au développement quatre saisons" explique Monique Martin. Mettre l'accent sur la découverte de la nature. Il est vrai que le site est magnifique. À 1288 mètres d'altitude, des paysages préservés et une vue imprenable sur la plaine d'Alsace, ainsi que la Forêt Noire.
"Cela ne veut pas dire qu'il n'y aura plus du tout d'activité hivernale, précise-t-elle. Le ski de randonnée, les raquettes, la luge sont toujours possibles à partir du moment où il y a de la neige". Et si les aléas de la météo devait apporter de la neige cet hiver, il sera toujours possible de pratiquer la luge ou les raquettes.
En France, l'activité touristique d'hiver représente 9 milliards d'euros de chiffre d'affaires, selon l'association nationale des maires des stations de montagne. Mais pour ne pas disparaître, cette filière devra se réinventer. Comme pour le climat, l'heure est à la transition.
