Le coureur haut-rhinois, Nicolas Jullion, va se lancer dans une course solidaire de 160 kilomètres, de Colmar à Nancy. Départ prévu ce samedi 30 janvier, arrivée le lendemain, dimanche 31. Son objectif est de collecter un maximum de dons pour venir en aide aux sans-abris et aux personnes démunies.
Cette fois, ce sera la bonne. Le défi que s’est lancé le coureur de fond haut-rhinois Nicolas Jullion, consistant à rallier Colmar à Nancy en courant, avait dû être annulé le 31 octobre 2020 pour cause de confinement. Il partira finalement le dernier weekend de ce mois de janvier 2021, dans un contexte sanitaire encore compliqué, "mais rien ne devrait s’y opposer ce coup-ci", espère Nicolas. Départ samedi 30 janvier 10 heures, place Rapp à Colmar, arrivée prévue 160 kilomètres plus loin le lendemain à Nancy, dimanche 31 à 16 heures pour une course qui a demandé un an de préparation.
La course, une passion
Ce Haut-Rhinois de 35 ans, installé à Wolfgantzen, pratique la course à pied depuis six ans. Une passion qui le mobilise toute l'année quasiment sans relâche, en plus de son métier de plaquiste chez Olry Cloisons, entreprise basée à Turkheim. Cela veut dire, au moins, quatre séances d'entraînement par semaine dont une le dimanche matin avec ses amis. Son truc, c’est les courses d’endurance, marathons et surtout trails parce que "les parcours en montagne, j'adore ça". Dernièrement, Nicolas a participé aux 54 kms du Petit Ballon de Rouffach et aux 70 kms du Munster trail en 2019. A cause de la crise sanitaire, en 2020, bon nombre de courses ont été annulées : "Avec le Covid c’est pas facile, le manque de courses fait qu’on a tendance à moins s’entraîner, alors la motivation il faut aller la chercher."
Courir pour la bonne cause
Justement, ce qui va faire courir le Haut-Rhinois ce dernier weekend de janvier, n’est pas seulement l'exploit sportif, car comme le rappelle Nicolas, "les 160 kilomètres il faut pouvoir les courir, c’est un entraînement intensif régulier". Non, ce qui motive surtout le sportif, pour cette course, c’est de courir pour la bonne cause : "La course a pour but de récolter un maximum de dons pour venir en aide aux sans-abris et aux plus démunis". Et de faire connaître les associations chargées de redistribuer les dons collectés, Unis et Solidaires à Nancy et l’Ordre de Malte à Colmar. En 2017, déjà, il avait couru entre Colmar et Gérardmer. Quarante quatre kilomètres avec l'objectif de financer des roues à propulsion électrique pour le fauteuil de Luisa Ghomerani, une Géromoise atteinte de la maladie de Strümpell-Lorrain. "La collecte avait bien marché, c’est pour ça que j’ai décidé d’en refaire une. Je me suis dit on va retenter le coup ."
Organisation et logistique
Pour le parcours de 2021, Nicolas a prévu dix points de ramassage pour les dons, répartis tout le long du trajet (voir la carte ci-dessous). "Des dons alimentaires non périssables, des gants, des écharpes, des bonnets, des chaussettes, des vestes, des sacs de couchage, des tentes, etc.", précise le coureur. Bref, tout ce qui peut aider et être utile aux personnes les plus démunies ou à la rue. Une camionnette, prêtée par son patron et conduite par un collègue, s'arrêtera devant chaque mairie des villes étapes. Les gens pourront venir y déposer leurs dons, "moi j’arrive dix minutes après la camionnette et je prends un peu de temps pour échanger avec les gens pour les sensibiliser à la cause."
Savoir tendre la main
Prendre du temps pour expliquer la démarche, Nicolas y tient: "Ce n’est pas parce qu'ils sont à la rue que ce sont de mauvaises personnes. Il y en a qui ont perdu leur emploi, après ça devient difficle. Parfois, il faut leur tendre la main pour les aider à remonter la pente." Avec l'association l'Ordre de Malte, Nicolas a eu l'occasion de faire des maraudes, une expérience décisive dans sa façon de penser: "J’étais au premier rang pour voir ce qu’il se passe. Ce qui m’a marqué, cest qu’ils ont le sourire et demandent comment, nous, on va. Nous, on a notre confort et de les voir comme ça, ça fait mal".
"Venez nombreux", au départ de Colmar ce samedi 30 janvier et tout le long du parcours jusqu'à l'arrivée à Nancy le lendemain vers 16 heures, c'est tout ce que souhaite Nicolas Jullion. Et que "tout se passe dans la joie et la bonne humeur", malgré le contexte sanitaire.