Le conjoint de la femme jetée du huitième étage de son immeuble, à Colmar (Haut-Rhin), a reconnu les faits au cours de son audition, a-t-on appris ce samedi 5 juin. Il a été mis en examen et incarcéré en attendant son procès. Il risque la prison à vie.
Il a reconnu les faits, a annoncé le parquet de Colmar (Haut-Rhin) ce samedi 5 juin 2021. Le concubin de la femme jetée du huitième étage de son immeuble n'a pas contesté être responsable du 49e féminicide de l'année (selon le comptage de la page Féminicide par compagnon ou ex).
L'homme de 51 ans, mis en examen pour homicide volontaire sur conjoint, était ivre au moment des faits. Sa compagne a été tuée par la chute de 19 mètres, consécutive à une dispute. Un féminicide par défenestration avait déjà eu lieu dans la même ville en 2019.
L'immeuble où a eu lieu le drame se trouve près de l'angle des rues de Sélestat et du Ladhof. Ce féminicide a donc été commis quasiment en face du commissariat central (visible sur la carte ci-dessous).
La procureure de Colmar, Catherine Sorita-Minard, a apporté des précisions à France 3 Alsace. "Il assume sa responsabilité. Il reconnaît l'avoir fait basculer par la fenêtre. Il explique que c'est à l'issue d'une dispute et de l'échange d'insultes. Il indique avoir perdu la tête en raison de son état d'alcoolisation, il a des souvenirs par flashes... Aujourd'hui, il manifeste de la tristesse, et il pleure." L'émoi est aussi vif dans le quartier Saint-Léon.
Il lui était interdit d'approcher la victime depuis un jugement du tribunal correctionnel de Colmar en 2019. Il avait été condamné à six mois de prison avec sursis pour violences aggravées envers sa compagne. "On fera le point sur son suivi. Il y a parfois la problématique de l'emprise, quand la victime reprend le contact malgré une mesure d'éloignement." L'enquête doit permettre de déterminer ce que faisaient la femme et l'homme dans les jours précédant le drame, sur l'état de leur relation à ce moment, "pour y voir plus clair". Il y a beaucoup de témoins à entendre, certains étant "traumatisés".
L'accusé a été incarcéré en attendant son procès. Au terme de l'article 211-4 du code pénal, il encourt une peine de prison à perpétuité.