Brigitte Klinkert a dévoilé ce vendredi 7 mai les 22 noms d'Alsaciens de la liste qu’elle portera lors des élections régionales. Après Jean Rottner, elle est, à ce jour, la deuxième tête de liste alsacienne de ce scrutin. Tour d’horizon des forces alsaciennes en présence.
Et de deux ! Après Jean Rottner, Brigitte Klinkert est la deuxième Alsacienne à prendre la tête d’une liste pour les prochaines élections régionales prévues les 20 et 27 juin 2021. Peu à peu, les noms des Alsaciens engagés dans ce scrutin se dévoilent. Voici ceux que l'on connait déjà.
La Liste Klinkert : " Ni un tableau de chasse, ni une liste de barons"
C’est depuis le musée Unterlinden à Colmar que Brigitte Klinkert, ex-présidente LR du Haut-Rhin, a présenté sa liste. Sans étiquette officielle, la ministre déléguée chargée de l’insertion porte une " liste de large rassemblement de toutes celles et ceux qui veulent agir pour la force de l’Alsace ". Brigitte Klinkert veut engager " un choc de décentralisation qui permette un vrai changement ".
" Nous sommes des Girondins ", clame-t-elle, entourée de 22 personnalités alsaciennes. Son attachement aux territoires a sans doute fait mouche auprès de certains, comme Didier Pettermann, le président du CIVA, vigneron à Dambach-la-Ville ou encore Justin Vogel, maire de Truchtersheim, président de l’OLCA et surtout actuel président du groupe "Alsace et territoires" au sein de la Région Grand Est. Georges Schuler, maire LR de Reichstett assume : "Aujourd'hui, on ne parle pas de majorité présidentielle, c'est avant tout le projet qui compte".
Si la liste n'est pas officiellement LREM, elle en prend tout de même quelques couleurs : les députés bas-rhinois Vincent Thiébaut et Sylvain Waserman, la mulhousienne Lara Million, vice-présidente de la CEA ou encore l’ex-conseillère municipale de Strasbourg et avocate Nawel Rafik-Elmrini ont également rallié Brigitte Klinkert.
Enfin, parmi les colistiers issus de la société civile, on remarquera la présence de Benjamin Stalter, coiffeur et fils de l’emblématique président des Chambres de Métiers, Bernard Stalter, un proche d'Emmanuel Macron.
Interrogé sur cette liste " sans étiquette ", le politologue Richard Kleinschmager analyse : " On ne fait plus de politique traditionnelle. Aujourd’hui, on préfère masquer les convictions politiques et demander aux électeurs de faire une confiance aveugle à la personnalité qui s’engage. C’est masque et lunettes de soleil, si vous voulez. Le projet politique, lui, sombre peu à peu ".
Si elle gagne, Brigitte Klinkert l’annonce d’entrée de jeu, elle quittera son ministère. Mais pour l’heure, elle a un objectif : " battre le Rassemblement National ". Oui, sauf que son adversaire principal est un autre alsacien : Jean Rottner, le président sortant mulhousien.
La liste Jean Rottner : "unie et réfléchie"
Jean Rottner, pour sa liste Alsace LR-UDI-DVD, s’appuie sur les poids lourds de la droite alsacienne. Dans cette liste que le président sortant a voulue " unie et réfléchie ", on ne recense pas moins de 15 conseillers régionaux, 14 maires, deux sénateurs et trois députés ayant tous " l’Alsace chevillée au corps " selon leur chef de file, parmi eux, la député européenne Anne Sander ou encore le sénateur Claude Kern.
On note la présence de deux anciens opposants fervents au Grand Est, Bernard Fischer, le maire d’Obernai et de Laurent Furst, le maire de Molsheim. Les deux élus locaux ont semble-t-il mis de côté leurs aigreurs au nom de " l’intérêt général " et des enjeux économiques imposés par la conjoncture.
Selon Richard Kleinschmager, Jean Rottner a eu " l’astuce d’essayer de conquérir tous les territoires du Grand Est ". En première ligne en tant qu’urgentiste et médecin, sa gestion de la crise sanitaire et son attitude, critique à l’encontre du gouvernement, pourrait être payant.
Si au niveau national, le parti LR parvient à maintenir en place ses 8 présidents sortants lors de ses élections régionales (dont Jean Rottner), il entend installer son parti " en situation de force " pour 2022 et se présenter comme une alternance au macronisme lors du scrutin élyséen.
Listes RN et gauche : encore des incertitudes pour les Alsaciens enrolés
Laurent Jacobelli, chef de file du Rassemblement National pour l’Aube et le Grand Est, est le premier à s’être déclaré. Sur sa liste, on sait déjà qu’il y a au moins deux Alsaciens : la Kintzheimoise Eliane Klein, conseillère régionale et kinésithérapeuthe et le directeur de la publication Heb’di, Thierry Hans.
A gauche, Aurélie Filipetti annonce qu’elle sera tête de liste. Elle dévoilera son projet de l’Appel inédit pour le Grand Est ce mardi 11 mai à Strasbourg. En décembre dernier, elle avait lancé un " Appel inédit " avec la députée Caroline Fiat (La France Insoumise) et la conseillère régionale strasbourgeoise Pernelle Richardot (Parti socialiste). Leur objectif : rassembler celles et ceux qui ne se retrouvaient pas dans les partis politiques traditionnels.
Mais l'eurodéputé écologiste Yannick Jadot, venu soutenir la candidature aux régionales dans le Grand Est d'Eliane Romani, pour EELV, le PS, le PC et Alternative Alsacienne, en a profité ce vendredi 7 mai pour lancer un appel à se rassembler avec l'Appel Inédit.
Une élection régionale inédite
Conséquence du passage à la Collectivité Européenne d’Alsace, les élections régionales ne sont plus basées sur les deux sections départementales d’origine (Haut-Rhin, Bas-Rhin) mais sur une seule liste à l’échelle alsacienne. On sait d'ores et déjà que 58 conseillers seront des Alsaciens, soit un tiers des effectifs de l’assemblée de la Région Grand Est qui rassemble, au total, 169 élus. Le dépôt des listes définitives se fera entre le 10 et le 17 mai 2021 à midi.