Un couple de retraités qui se dit victime de la banque suisse UBS prêt à entamer une nouvelle grève de la faim

Ce couple de Haut-Rhinois a annoncé qu'il s'installera devant la préfecture à Colmar et recommencera une grève de la faim à compter de samedi 27 juillet. Les époux Long entendent dénoncer "l'erreur judiciaire" qu'ils subissent après avoir contracté un prêt immobilier auprès de la banque suisse. Ils ont été expulsés de leur maison en 2016. Une histoire toujours pas réglée.

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Ils s'appellent Michèle et François Long. Ils ont aujourd'hui 69 et 71 ans. À Colmar, ils avaient fait parler d'eux le 2 octobre 2023 lorsqu'ils avaient garé leur camionnette, avenue de la Marne, tout près de la préfecture du Haut-Rhin. Ce jour-là, ils avaient commencé une grève de la faim, reprochant à la France de n'avoir pas su les protéger, se disant aussi "victimes d'une erreur judiciaire"

La proposition alléchante d'une banque suisse

Les époux Long avait contracté un prêt avantageux en 1997 pour l'achat de leur maison. Ils s'étaient laissés séduire par la proposition alléchante d'une banque suisse, SBS. Mais en 2005, une autre banque suisse, UBS rachète SBS. UBS dénonce les contrats signés par SBS en Alsace et exige d'être remboursée. Pour Michèle et François, qui ne peuvent pas racheter leur prêt, c'est le début d'un long combat. UBS voulant récupérer son argent, porte l'affaire devant la justice. De son côté, le couple estime que la banque suisse n'a pas respecté la loi française lorsqu'elle leur a proposé un prêt. Les Alsaciens pensent être dans leur bon droit. En 2016, après plusieurs actions en justice et une décision de la Cour de cassation, ils sont expulsés de leur maison de Jebsheim. La propriété est ensuite vendue aux enchères. 

Une situation bloquée

Monsieur et Madame Long veulent encore y croire aujourd'hui et aimeraient à nouveau pouvoir saisir la justice. Ils vivent à Holtzwihr en location. Seulement ils ont aussi fait l'objet d'une liquidation judiciaire civile et se retrouvent avec quatre mois de loyers impayés. Suite à leur première et éphémère grève de la faim en octobre 2023, le préfet du Haut-Rhin, Thierry Queffélec, les avait reçus et leur avait "promis de faire avancer leur dossier", assure François Long, ajoutant que depuis, leur situation "n'a pas évolué". "Pour se faire entendre, et puisque la vie pour nous n'a plus aucun sens", poursuit-il, nous mènerons cette fois-ci notre grève de la faim jusqu'au bout."

Le préfet du Haut-Rhin se dit "attentif aux difficultés rencontrées par le couple"

Thierry Queffélec, le préfet du Haut-Rhin, a réagi ce vendredi 26 juillet au projet du couple de se réinstaller devant la préfecture pour entamer cette nouvelle grève de la faim. Dans un communiqué, le préfet rappelle qu'il est attentif à la situation de Michèle et François Long. Il fait savoir que François Long a reçu une offre de logement social après octobre 2023. "Offre que les époux ont déclinée", précise le préfet. Enfin, en janvier 2024, un soutien de l'Etat aurait aussi été apporté au couple selon la préfecture dans son dossier de surendettement. La préfecture assure que "le nécessaire a été fait auprès de la Banque de France pour une étude rapide et attentive de la situation (...) et s'étonne du procédé suivi par l'intéressé à savoir une nouvelle grève de la faim devant la préfecture".

Aujourd'hui, les deux Alsaciens ne sont plus en très bonne santé et réclament du soutien. Ils aimeraient aussi fédérer d'autres possibles victimes des banquiers suisses. D'après eux, entre 1997 et 2005, "250 familles haut-rhinoises" auraient contracté un prêt dans des conditions similaires. Ils attendront les Colmariens à partir de 10h samedi 27 juillet devant les grilles de la préfecture.

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