L'association "les enfants de Tchernobyl" n'a pas pu accueillir d'enfants depuis trois ans, à cause du covid et de la guerre. Mais elle continue d'aider les familles ukrainiennes du nord-ouest du pays, en leur envoyant de l'aide humanitaire.
780 kg. Sur la page de l'association Les enfants de Tchernobyl, le chiffre a été écrit en gros mercredi 26 octobre. 780 kg d'aide alimentaire et de produits d'hygiène ont été achetés dans les supermarchés de Kiev, puis redistribués dans la ville de Narodychi (nord-ouest de l'Ukraine) aux familles qui manquent de tout.
Photos à l'appui, l'association commente : "Cette fois-ci, les bénéficiaires furent les familles de Narodychi, l'une des localités qui restent très contaminées par les retombées radioactives de Tchernobyl, en particulier par le césium 137 (voir campagnes de mesure des sols effectuée par l'association).Viktor, notre "ami de 25 ans" était une nouvelle fois de la partie".
"C'est un record", explique Dominique Gatineau, secrétaire de l'association Les enfants de Tchernobyl, depuis le Haut-Rhin. "Nous avons pu fournir plusieurs tonnes d'aide depuis le mois de juin, celle-ci est la huitième mission que nous organisons avec nos amis en Ukraine. On leur envoie l'argent, et là-bas ils achètent ce qu'ils trouvent."
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Alertes aux raids aériens pendant les missions
Les missions d'aide humanitaire ne sont pas simples à organiser. Les relais sur place préparent les commandes en amont pour être sûrs de trouver ce qu'ils veulent. Et une fois sur place, il faut aller vite. Parfois ils sont obligés de s'interrompre à cause d'une alerte, de se mettre à l'abri. C'est ce qui s'est de nouveau passé samedi dernier.
Une première alerte a duré "de 7h31 à 10h52", raconte Oksana, coordinatrice déléguée sur place à Kiev avec Viktor. "Dès que nous sommes entrés dans le magasin à 11 heures, nous avons commencé à mettre les marchandises dans des chariots, à 11h15, une seconde alarme aérienne a retenti. Et nous avons dû quitter le magasin à nouveau. Nous ne sommes rentrés au magasin qu'à 12h50. Après tout avoir acheté et chargé en camionnette de Viktor, nous sommes partis de Kyiv vers 14h00".
Nous avons pu fournir plusieurs tonnes d'aide depuis le mois de juin, celle-ci est la huitième mission que nous organisons avec nos amis en Ukraine. On leur envoie l'argent, et là-bas ils achètent ce qu'ils trouvent.
Dominique Gatineau, Les enfants de Tchernobyl
L'association récolte des fonds chaque année grâce à la vente de pisanky (oeufs de Pâques en bois peints à la main en Ukraine), l'argent sert d'habitude à financer le voyage et le séjour d'enfants ukrainiens l'été en France, depuis 36 ans.
Ces enfants vivent dans les zones contaminées par la radioactivité depuis la catastrophe de Tchernobyl. Le fait qu'ils puissent sortir de cette zone une fois par an augmente les chances de ne pas développer des maladies graves liées à la radioactivité.
Depuis trois ans, les enfants ukrainiens ne sont pas venus en France se reposer, à cause du covid puis de la guerre. Alors l'argent collecté par l'association sert maintenant à venir en aide aux mêmes familles mais sur place, dans les villes du Nord-Ouest de l'Ukraine que connaissent bien les bénévoles alsaciens. Certains s'y sont rendus, d'autres ont accueillis des enfants de ces villes polluées.
L'association est en contact avec des habitants de 19 localités, dans un rayon de 30 km autour de la centrale de Tchernobyl. Les hôpitaux d'Ivankiv et de Narodychi reçoivent aussi de temps en temps des médicaments ou des appareils médicaux de première nécessité, de la part de l'association française.
Aide médicale pour deux hôpitaux
Pour les hôpitaux, l'association française s'est mise en relation avec l'association allemande Action Medeor, qui aide les hôpitaux ukrainiens à s'approvisionner en matériel et en médicaments. Ils ont pu leur verser entre 30.000 à 40.000 euros dans ce but.
Tant qu'ils auront besoin de nous là-bas, nous continuerons de leur envoyer de l'aide.
Dominique Gatineau, Les enfants de Tchernobyl
"Tant qu'ils auront besoin de nous là-bas, nous continuerons de leur envoyer de l'aide", dit simplement Dominique Gatineau. "En ce moment, ils sont inquiets d'un possible renfort biélorusse à l'armée russe. Il faut dire que tous les gens que nous connaissons sont très proches de la frontière avec la Biélorussie".
L'association réfléchit déjà à accueillir entre 100 à 120 enfants à l'été 2023. D'habitudes des enfants russes sont accueillis aussi, ce ne sera plus possible en 2023, notamment à cause des interdictions d'entrée dans l'Union européenne pour les citoyens russes.
