4.000 teufers qui se trémoussent 48 heures durant dans un pré, ça laisse des traces. La rave party non autorisée qui s'est déroulée prés de Guémar ce week-end du 1er mai est terminée. L'heure des comptes a donc sonné. Ils ne sont pas bons pour les agriculteurs qui exploitent les champs concernés.
Ils ont fait la une de journaux alsaciens tout le week-end du 1er mai. Les 4.000 teufers venus danser 48 heures durant sur des champs appartenant à la commune d'Orschwiller, et non loin de Guémar dans le la Haut-Rhin, sont partis en début de soirée hier soir.
L'heure des comptes a sonné. Ceux des forces de l'ordre d'abord. La gendarmerie était présente au moment du départ des participants à cette rave party et ont contrôlé tous les véhicules. Bilan : 51 infractions relevées dont 21 délits pour détention de stupéfiants et conduite sous l'emprise de stupéfiants ou d'alcool.
La facture est surtout salée pour les agriculteurs exploitant les champs piétinés pendant deux jours. Parce que, s'ils appartiennent à la mairie d'Orschwiller, ils sont loués pour la qualité de l'herbe, transformée en fourrage et désormais inutilisable.
Les pertes sont estimées à 3.000 euros pour les cinq hectares utilisés par les teufers, selon Claude Risch, le maire d'Orschwiller, propriétaire de l'une des parcelles. Les organisateurs restés sur place ce lundi 2 mai ont assuré qu'ils paieraient pour les dégâts causés.
Le casse-tête de légaliser les free party
Le premier édile qui salue d'ailleurs la bonne volonté des uns et des autres. "Autrefois, on avait des problèmes de seringues qui traînaient et c'est impossible de vendre du foin avec des seringues, mais ça n'a plus l'air d'être le cas aujourd'hui."
Ils espèrent en échange pouvoir repartir avec le matériel sono qu'ils estiment à 70.000 euros. Parce que les points de contrôle de gendarmerie sont toujours positionnés autour des champs et les participants craignent la saisie de ce matériel. Des pourparlers sont en cours ce lundi avec les autorités.
Ces champs sont historiquement des lieux connus pour les organisateurs de rave party. Alors pour Claude Risch, l'idéal serait quand même de "trouver le moyen, avec la préfecture d'arrêter ce genre de manifestation sans autorisation".
Mais pour les organisateurs, ce n'est pas si simple. "On en vient à faire des événements illégaux, précise l'un d'entre eux sous couvert d'anonymat, parce que l'Etat ne nous donne pas la possibilité d'organiser des festivals en bonne et due forme. On monte des dossiers pendant des mois, nous coûtant temps, argent et stress pour qu'au final on nous interdise d'organiser quoi que ce soit".
Pas sûr que chants des oiseaux et musique techno ne cohabitent pas bientôt à nouveau.