Le 21 décembre 2021, l'intersyndicale des médecins généralistes du Haut-Rhin a dénoncé dans un communiqué les réquisitions imposées par l'Agence régionale de santé (ARS) pour assurer la permanence des soins ambulatoires. Les médecins demandent l'arrêt de ces réquisitions pour les fêtes.
Pour les médecins généralistes du Haut-Rhin, "la coupe est pleine". Tel est le titre évocateur du communiqué de l'intersyndicale publié le 21 décembre. Un communiqué dans lequel les professionnels de santé dénoncent la préfecture, qui, sur proposition de l'ARS du Grand Est, a réquisitionné plusieurs médecins pour assurer la permanence des soins ambulatoires.
Les 18 et 19 décembre, la préfecture du Haut-Rhin a réquisitionné des médecins généralistes dans trois secteurs de garde du département de 20h à minuit. Les représentants syndicaux se disent "choqués par la procédure utilisée", même s'ils se disent "parfaitement conscients de la situation sanitaire". Ils s'inquiètent de voir des réquisitions supplémentaire les 24,25,31 décembre et 1er janvier.
Patrick Vogt est médecin généraliste à Mulhouse, et signataire de la lettre ouverte. Il ne comprend pas ces réquisitions : "Ce sont des pratiques anciennes. Venir à Noël chez les médecins généralistes qui sont épuisés, ça n'a pas de sens! Ça ne correspond plus à la réalité."
Moins d'un appel tous les trois jours
L'intersyndicale ajoute que "le nombre de demandes de soin au cours de la permanence des soins est très faible". Elle le chiffre à moins d'un appel tous les trois jours : "Je ne vois pas pourquoi, d'un coup, il y aura dix appels à Noël", s'insurge Patrick Vogt.
François-Xavier Schelcher, médecin généraliste à Fréland, parle d'une "situation choquante, justifiée par la situation sanitaire". Mais il ne la comprend pas : "Les réquisitions ne résoudront pas le problème global des urgences."
Pour Patrick Vogt, l'argent est également un problème : "Les gens qui vont faire des vaccinations sont mieux payés que s'ils sont réquisitionnés. Avec ces quatre ou cinq heures de travail en plus, il faut mettre de l'argent au bout". Il dénonce aussi les méthodes employées. En effet, ces réquisitions sont supervisées par la police: "C'est d'une brutalité sans nom de demander cela à des médecins à bout après deux années de Covid."
Des assises devraient avoir lieu en janvier
Les représentants syndicaux attendent des réponses de la préfecture du Haut-Rhin, ainsi que de l'ARS du Grand Est : "Pour l'instant, nous n'avons eu que des réponses téléphoniques. On nous dit que la préfecture comprend nos revendications, mais qu'elle ne changera pas ses méthodes pour autant", regrette François-Xavier Schelcher.
Des assises de la permanence des sois ambulatoires doivent se tenir début janvier 2022. Les syndicats de médecins généralistes y développeront leurs propositions pour mettre fin aux réquisitions, et espèrent être entendus.