Le pilote de bobsleigh haut-rhinois Romain Heinrich vit en Chine sa troisième aventure olympique. Il a accepté de nous livrer ses impressions et anecdotes tout au long de la quinzaine des JO. Le 10 février, à quatre jours de son entrée en compétition, le bobeur a pu s'entraîner en piste, après une semaine de préparation physique.
Romain Heinrich entrera en compétition le lundi 14 février, pour la première manche de l'épreuve de bobsleigh à deux. D'ici-là, il a continué sa préparation physique pendant six jours et a enfin regoûté aux sensations de la piste.
"Il ne fallait pas que ça soit plus long!", sourit Romain Heinrich après presque une semaine sans monter dans un bobsleigh, la piste étant occupée par les épreuves de luge et de skeleton. Les jours qui ont suivi la cérémonie d'ouverture, le Haut-rhinois et son partenaire Dorian Hauterville ont axé leurs entraînements sur la musculation : "Pour le bobsleigh, les membres inférieurs sont très sollicités", explique le champion.
En effet, avant une descente, les athlètes doivent exercer une forte poussée sur l'engin pour ensuite rentrer dans leur bobsleigh: "Les jambes génèrent toute la puissance. Du coup, on fait beaucoup de squats, mais aussi des montées sur une caisse à une jambe. On a besoin de beaucoup d'explosivité."
En plus de la musculation, Romain Heinrich s'est entraîné au sprint : "On fait des sprints très courts, sur 30 ou 40 mètres, avec un élastique qui nous retient. Ça permet de développer un maximum de puissance". Mais entre deux entraînements, le natif de Kaysersberg en a profité pour se reposer : "Je suis resté tout le temps au village. Je ne suis pas allé voir d'épreuves, mais j'en ai regardé pas mal à la télévision. Et physiquement parlant, le corps est bien délié, sans aucune tension nulle part. C'est bon signe!"
Ce jeudi 10 février, les deux bobeurs ont pu enfin retrouver la piste de Yanqing : "Ça commençait à faire long... On est quand même ici pour faire notre sport!". Et les Français ont réalisé de belles performances, en se classant cinquièmes et huitièmes des deux manches d'entraînements.
Il ne faut pas lire les feuilles trop vite.
Romain Heinrich
Malgré ces bons résultats, Romain Heinrich reste prudent : "Il ne faut pas lire les feuilles trop vite. J'ai atteint mon objectif sur le bas de la piste, mais j'ai commis quelques fautes au milieu. L'organisation a installé des bâches à cause du soleil, et ça a un peu changé mes repères."
L'Alsacien reste tout de même satisfait : "On a gagné une seconde par rapport à ce qu'on a fait en octobre. Ce n'est pas rien, c'est même agréable! Mais bon, la piste est plus rapide pour tout le monde."
Les 11 et 12 février, les bobeurs pourront s'exercer sur la piste deux fois par jour. Avant que la compétition ne commence vraiment, Romain Heinrich commence à s'adapter aux horaires : "Nos compétitions seront le soir, entre 20h et 22h (heures locales). Donc on commence à décaler un peu nos journées pour être alerte le moment venu. Par exemple, je vais faire encore un peu de musculation à 21h pour habituer mon corps."
L'importance de la vidéo
Entre deux descentes, les deux sportifs et leur staff auront un œil sur leurs écrans. Toutes les descentes sont filmées, et la vidéo reste un outil essentiel : "La piste est divisée en cinq secteurs. Après une descente, on regarde sur les feuilles de résultats où on a pu perdre du temps. Mais ce qui nous intéresse, c'est de voir les vidéos des autres, pour trouver où ils ont pu en gagner. On essaie alors d'adopter la même trajectoire."
Entre descente, préparation physique et vidéo, le programme de Romain Heinrich est bien chargé. Le dimanche 13 février, l'heure sera à la préparation du matériel, avant son entrée en lice le lendemain.
