En proie à de lourdes difficultés financières, le Mulhouse Olympic Natation est menacé. Au lendemain de la rencontre entre le collectif de soutien au club et de la M2A, la communauté d'agglomération de Mulhouse exige des garanties pour verser les subventions.
Beaucoup de remous ces jours-ci du côté du Mulhouse Olympic Natation. Les difficultés financières du club sont telles que l'association est au bord de la liquidation. Lundi 19 février, le président Franck Horter a été de nouveau convoqué par le tribunal judiciaire de Mulhouse. Selon lui, le passif est en partie dû au non-versement des subventions par la communauté d'agglomérations Mulhouse Alsace Agglomération (M2A).
La M2A se justifie en disant qu'elle a besoin de "pièces justificatives" pour effectuer les versements. Franck Horter lui, affirme les avoir fournies. Entre ces deux protagonistes qui n'arrivent plus à se mettre d'accord, un troisième interlocuteur vient d'apparaître, sous la forme d'un collectif de soutien au MON. Il s'est donné pour mission de "clarifier les choses" et de transmettre les pièces administratives nécessaires au versement des subventions.
"À partir de là, il pourra y avoir une discussion sur les potentialités de subventionnement de l’activité" explique Olivier Balagna, représentant du collectif. Et de poursuivre : "Pour sauver le MON, il faut dissocier les affaires judiciaires de l'activité."
Ca laisse supposer que M2A souhaite le départ des Horter et veut maintenir une activité sans eux
Olivier BalagnaCollectif de soutien au MON
À l’issue de la réunion de lundi soir, il résume : "On a obtenu que Monsieur Bux [NDLR : le vice-président de la M2A] s’engage, à titre personnel, à défendre dans le cadre de la M2A, de l’assemblée et des autres vice-présidents le soutien de l’activité qui se déroule actuellement au Mulhouse Olympic Natation. Mais Monsieur Bux n’a pas voulu dire qu’il soutenait le MON".
Autrement dit, l'exclusion du MON du centre d'entraînement est aujourd'hui envisageable. Le collectif est tout à fait conscient de cette hypothèse : "Ça laisse supposer que M2A souhaite le départ des Horter et veut maintenir une activité sans eux."
La communauté d'agglomérations de Mulhouse, la M2A, a fait le point ce mardi matin. Elle a d'abord confirmé que le club a 72 000 euros de loyers impayés à son égard. Sur ce point, Franck Horter a assuré devant le tribunal qu'un échéancier avait négocié avec le Trésor Public. "Notre souci, c'est la gestion des deniers publics" a précisé Daniel Bux. "Nous attendons du MON qu'il prenne ses responsabilités et qu'il nous donne tous les documents nous permettant de contrôler les subventions que nous versons. Et donc, dans un souci de légalité, nous avons suspendu les subventions."
Aucun justificatif apporté à la M2A pendant 10 ans
Pendant 10 ans, la M2A a versé les subventions sans aucun justificatif. Aujourd'hui, elle a complètement changé d'attitude à l'égard du MON et l'assume totalement. "Il y a eu le rapport de la chambre régionale des comptes, il y a eu l'audit qui nous a orientés vers un certain nombre de décisions, c'était une nécessité appuyée sur une volonté politique" poursuit Daniel Bux.
À demi-mot, il reconnaît un certain laisser-faire vis-à-vis du MON, dû en partie aux relations entre Jean-Marie Bockel, le président de l'agglomération de Mulhouse à l'époque et la famille Horter, ainsi qu'aux résultats sportifs. Le MON était à l'époque indissociable des grands noms de la natation française : Roxana Maracineanu, Amaury Leveaux, Laure Manadou... Le temps des médailles est bien loin : l'an dernier, le MON a fini 46e au classement des clubs de la FFN.
Une nouvelle audience a été fixée au mois de mars à la chambre civile du tribunal judiciaire de Mulhouse.